Je suis le sentiment de rejet exacerbé de Jack. |PV|

Imaginez un monde, un univers où votre présence n'est pas requise. Un monde où il y a juste elle et lui. Des embrassades longues et rigoureuses qui s'entrecochent. Des baisés par centaines. Un arc en ciel pouvait s'apercevoir au loin entre deux rayons de soleil. Une goutte de pluie effleurée la joue du personnage principal mais en retirant toute sensation glaciale. Un Paradis sans limite où personne d'autre que vous existe. Un monde unique. Des sourires qui se dessinent par centaines. Des chocogrenouilles qui volent dans le ciel, des jus de citrouilles à volonté avec de la Birreaubeurre bien cachée. Une histoire qui pourrait être éternelle, mais qui, malheureusement, pour cette fois-ci est éphémère.

Rachael – Envy. Envy ! ENVY ! Mais putain lève toi !
Fairy – Kékichpasse ?

La Serpentard revenait peu à peu à la réalité. Un réveil brutal mais signé Ward. Les étincelles s'évaporaient les une à la suite des autres, les merveilles se dissipaient, ainsi que le visage de l'être aimé, Adam s'envolait. Mais elle le verrait tout à l'heure dans les Jardins ou au pire dans la Grande Salle. Là, elle sentait juste la chaleur du bras de sa cousine qui la remuait dans tous les sens. Elle gueulait. Mais Eve n'écoutait pas, elle rêvassait encore et n'en avait pas vraiment le temps et l'envie. Sa tête, toujours fourrée dans son coussin refusé le moindre contact. Les rideaux de son lit en baldaquin étaient tirés et toutes les filles du dortoir pouvaient voir la scène. En même temps, ce n'était pas la première fois que ça arrivait. Tout le monde sait que Sheffield à le réveil difficile. Les plis de la couvertures lui recouvrait le haut du corps, laissant ses jambes dénudées pendre à moité. Puis Rachael en pouvait plus. Dire que ce cinéma durait depuis six ans, voir plus. C'était désespérant. Mais elle n'arrêtait pas.

Rachael – EVE TU VAS SORTIR DE...

Silence. Et un coussin dans la gueule, un. Eve s'était réveillée sur le fait mais n'avait pas pu s'empêcher de contre attaquer mais sans réellement y penser. Si elle avait été dans un état qu'on pourra appeler « normal » elle n'aurait jamais fais une telle hostilité à sa cousine. C'était tout de même la personne féminine avec qui elle était la plus proche, ne l'oublions pas. Ward ne semblait plus bouger, elle avait les nerfs qui sautaient et la préfète commençait à peine à réaliser son acte. Sa main était toujours en l'air et son corps affalé sur le lit, les yeux à moitiés ouverts. Tout le monde les regardaient encore. C'était pas un spectacle pourtant, mais faut croire que ça en amusait certaines. Ca créait aussi un bon tas de potins pour la matinée. Pauvre Sheffield. Mais putain ce qu'elle pouvait s'en foutre. Rachael se mordillait la langue, elle se remit les cheveux en place et balança le coussin de l'autre coté de la pièce avant de soupirer un bon coup et de sortir du dortoir en claquant la porte. De mauvaise humeur ? Compréhensible. Eve s'éveillait petit à petit. Et elle changea d'expression comme de chemise. La grosse merde. Elle se redressa, d'un coup, et se mit sur ses deux jambes. Comme la petite sirène, elle tremblait et avait du mal à trouver un équilibre au réveil. Elle prit tout de même ses jambes à son cou et se hâta de rejoindre la sortie. Elle était dénudée de A à Z. Seulement habillée d'un petit débardeur et d'un shorti qui servait de pyjama. Elle entrouvrit la porte sans préavis.

Fairy – Rachael, j'suis déso... commença-t-elle.

Mais elle était déjà partie. Oups. La Serpentard fit une mine maussade puis retourna dans son dortoir. Toutes les filles la regardaient encore, sans bouger. Eve fixait leur regards, et elle avait envie de leur sortir un « Dégagez » bien prononcé. Mais elle s'y résigna, elle n'avait pas le temps de traîner avec des déchets. Elle se hâta de rejoindre sa valise qu'elle fouilla, puis elle en sortit son uniforme tout moche qu'elle n'aime pas vraiment. Elle avait fait quelques retouches, ce qui lui valut quelques rendez-vous avec Maeda, mais vu que cette dernière considérait Sheffield comme sa nièce, elle ne disait jamais rien. Tant mieux. Elle s'habilla, se mit un coup de peigne vite fait dans ses cheveux noirs épais, et se dirigea pris la sortie définitivement en jetant un regard froid à toutes celles qui n'avaient pas bouger leurs cul durant toute la scène. Depuis quant tenait-elle le rôle de Film ? Le dortoir n'était pas une scène de cinéma. Enfin, pas avant ce jour.

Il n'y avait pas Adam dans la Salle Commune. Sans doute profitait-il de son samedi pour faire une grasse matinée ? Au moins, y en a un qui avait de la chance. Rachael était trop mère poule déjà. C'est vrai, à la base, elles devaient étudié un truc ce matin là, mais maintenant c'était mort. Connaissant Rachou, elle devait se divertir autre part ou fumer une clope dans un coin tranquille pour se remettre de ses émotions. D'ailleurs, c'est ce que Eve s'apprêtait à faire. Elle sortie de la salle commune, puis traversa les cachots en vitesse de façon à ce que ses cheveux ne prennent pas l'humidité. Ce que ça pouvait être chiant ça. Ils auraient pas pu foutre la salle commune autre part ? Ca éviterait de faire de nombreux brushing pour rien. Oh, et puis zut. Elle avait la flemme de sortir dehors, il devait faire comme la veille un temps de chien et ce n'était pas de tout repos. Elle voulait s'en griller une, ici et maintenant. Sheffield prit son paquet neuf de « Lucky Strike » qui était dans sa poche et le dénuda aussitôt. Elle en mit une à sa bouche et l'alluma par habitude. Elle se laissa glisser contre le mur pour s'asseoir sur le sol qui n'était pas crade (contrairement à ce que l'on dit). Les Elfes de Maisons ne sont pas là pour rien.

On est si bien quand on dort. Tu sais, ces matins où le soleil se lève sur l’herbe givrée et que toi, t’es bien au chaud sous ta couette. Tu te réveilles légèrement, complètement dans le gaz et tu souris, tu souris parce que tu sais que tu vas pouvoir te rendormir. Alors tu fermes les yeux et tu se sens partir loin de tout, tu flottes… Puis il y a ces putains de matins où une sonnerie sinistre te sort brutalement de tes rêves en te gueulant qu’il est l’heure de te lever pour une journée de merde. Ces matins là sont plus nombreux, ces matins là sont miteux et surtout, ces matins là te pourrissent l’existence. Luke sursauta. Elle regarda à gauche, à droite… Plus personne ! Panique. Quelle heure était-il ? Son réveil avait rendu l’âme pendant la nuit et il indiquait 2 : 03. A vue de nez, il devait être 8h30. La jeune fille était en retard, très en retard ! Connaissant son caractère de cochon, les autres filles n’avaient certainement pas osé la réveiller. Maudites soient ces journées qui commençaient mal !

La rouge et or sauta de sa couette, ne prenant même pas le temps de dire adieu à la chaleur douillette qui l’enveloppait, prit les premiers vêtements à portée de main et s’en vêtit. Pantalon slim rouge avec une tête de mort sur la poche de la fesse droite, t-Shirt rayé rouge et noir, ballerines noires à têtes de mort rouges, ainsi que les accessoires qui allaient avec. Elle avait beau être totalement en retard, la sixième année ne pouvait se résoudre à se balader comme une clocharde, même à Poudlard ! Elle attacha ensuite ses cheveux en un chignon « sauvage » et compliqué, laissant pas mal de mèches libres. Sa longue franche lui revenait sur un œil, comme d’habitude. Elle était prête. La Gryffondor descendit ou plutôt dévala les escaliers de son dortoir, traversa la salle commune et sortit précipitamment, ce qui arracha une grimace à la Grosse Dame : « Même pas capable de se lever et en plus ça ne sait rien demander poliment… ». Qu’elle aille se faire foutre avec sa politesse !

Luke arriva dans le Hall où les élèves s’apprêtaient pour aller en classe ou pour aller fumer une rapide cigarette avant les cours. Ah une cigarette ! Ca lui aurait fait pas mal de bien ça ! A choisir, elle préférait prendre sa bouffée d’air toxique qu’un petit déjeuner pressé. Seulement, gros problème : Il ne lui restait plus de cigarettes…Génial, elle allait devoir gratter une sèche à quelqu’un ! Bon, surtout, elle devait commencer par se cacher, trouver un coin tranquille fréquenté par les toxicos de son genre… Il y avait le petit bosquet dans le parc, mais c’était trop loin, le septième étage, trop haut, les cachots, trop de serpillières… Les cachots ? Ah mais oui ! Elle était tout près ! Elle se hâta et arriva dans le repère des Serpentards. Mouais… Ce n’était peut-être pas une si bonne idée, elle sentait que si elle croisait un « Je suis beau, riche et pure alors dégage et bave » elle allait le trucider. En plus, maintenant qu’elle s’était mise dans la tête qu’elle allait s’en griller une, il lui fallait sa dose et tant qu’elle ne l’aurait pas, elle serait prête à bondir sur le premier emmerdeur.

C’est alors que la délicate odeur du tabac vint jusqu’à ses narines… Elle n’était pas seule, et bonne nouvelle, l’autre personne fumait et avait très certainement une cigarette à lui donner ! Cette idée la fit sourire et elle se laissa guider par l’odeur qui se transforma bientôt en fumée. Contre un mur froid, une jeune fille fumait, assise sur le sol qui n’était sale que d’impression. Luke s’approcha de la demoiselle la démarche assurée et lui dit d’un ton neutre :

Broken- « Salut… T’as pas une sèche ? »

On pouvait dire qu’elle allait droit au but ! Peut-être avait-elle été trop directe ? Elle s’avança vers l’inconnue qui bientôt n’en fut plus une. En effet, elle avait affaire à une Serpillière qu’elle avait déjà croisée plusieurs fois mais qu’elle ne connaissait que de vue et de nom : Eve Sheffield. Ouais, pas vraiment la réputation de la vipère ultra chiante et ultra conne, c’était déjà ça ! Elle n’adapta pas d’air particulier, elle était neutre et ne voulait pas d’histoire, juste une cigarette.

(excuse moi pour le retard)

La solitude. Se sentir seul et savoir que la personne qu'on considère comme sa meilleure amie est en froid contre elle rendait Sheffield presque vulnérable. Elle s'en voulait beaucoup, mais lorsqu'elle s'endormait paisiblement et qu'on venait la déranger en plein rêve (ou pire, cauchemar), elle pouvait se retrouver impulsive alors qu'elle ne connais pas le visage de son perturbateur. Ca pourrait très bien être ses parents ou même Adam qu'elle les enverrait se faire voir. Bref. Elle était étalée sur le sol, légèrement recourbée et le dos contre le mur humide. Heureusement pour elle, ses cheveux ne frisaient pas mais ils rebiquaient un minimum (ce n'était pas vachement flagrant, bien heureusement). La Serpentard, toujours la cigarette à la bouche commencer à siffloter une musique de « 30 seconds to mars. » D'après ses sources, un bruit courrait comme quoi ce serait ce groupe qui serait présent lors du Ball de Halloween, et c'était sans doute pour ça qu'elle avait une de leur musique en tête. Adam et elle n'en avait pas encore discuté. Peut être qu'au final, ils n'iraient même pas, du moins, c'est encore à discuter. Eve était prête à tout de toute façon. Elle tira une taffe en fermant les yeux.

Broken – Salut… T’as pas une sèche ?

Silence. Eve n'eut même pas un sursaut, elle n'était qu'à peine surprise et cisailla des yeux. La pénombre lui gâchait la vue, elle n'avait pas vraiment entendu l'inconnu s'approcher d'elle ce qui fut presque intéressant. Elle redressa son regard tout en se relevant discrètement. La Serpentard put apercevoir des tons rouge et or. Une Gryffondor ? Sans doute, mais c'était encore à prouver vu que cette dernière n'était même pas en uniforme, sans doute faisait-elle sa pseudo-rebelle en s'habillant comme elle le souhaitait ? En même temps, à Poudlard, c'était presque la révolution. Peut être une Poufsouffle ? Vu que maintenant ils font tout pour passer au dessus des lois... Eve n'en savait rien, du moins, pas avant d'avoir croiser son regard pour ensuite découvrir plus amplement son visage. Parker... Laura, Lucie, Luke... Aucunes idées. Elle connaissait son nom, c'était déjà un bon point. L'adolescente acquiesça un sourire. N'étant pas une égoïste née passant par le radisme ou autre, elle n'allait pas la faire chier en lui disant non. Elle n'aurait aucune raisons surtout qu'elle avait trois bonne cartouches qui l'attendaient encore dans son dortoir. De plus, le principe du « Serpillière, Bouffondor » ne l'avait jamais trop attirée. Même si elle préférait quand même traîner avec les verts et argentés qui avaient plus son tempérament. Malgré ça, elle s'engueulait toujours autant avec Pacetti et toute sa troupe de la « JEKAY » (ce que ça pouvait être ridicule d'ailleurs). Bon, Sheffield ne passait pas outre le coffre, mais ça ne changeait rien aux maisons. C'était plus « chacun pour soi. » Ca revenait au même que ce soit un tel à Gryffondor ou un tel à Serpentard qui l'avait. Il fallait que ce soit elle. Bref. Parenthèse fermée, Eve ressortit son paquet de cigarette qu'elle tendit à la Gryffondor.

Fairy – Sers toi.

Les Lucky Strike c'était sacrés. La Serpentard ne comprenait pas vraiment cette mode « Marlboro Light », ça la dépassait. Rachael lui en avait passé une fois lorsqu'elle n'avait plus de cigarettes, et... rien. Eve n'avait ressentit que dalle. Elle avait comme l'impression d'avaler de l'air, de tirer dans l'vent. Vous savez, comme ces cigarettes en plastique qu'on vend en pharmacie aux essentiels de plante. Écoeurant, en gros. Enfin bon, Eve avait beau le dire à sa cousine qu'elle restait sur sa position. « Light, light, light ! » Les filles avaient une de ces philosophies que Eve n'adhérait pas. Bref. Tout ceci provoqua un léger silence, et, Sheffield avait horreur du silence. Tout à l'heure, la mélodie de « 30 seconds to mars » le comblait, mais à présent, il fallait trouver quelque chose à dire. L'adolescente reporta son attention sur la jeune fille et d'avantage sur sa tenue, qui était, selon Eve, pas mal.

Fairy – Tu comptes te rendre en cours comme ça ?

Bonne question. Ce n'était pas que ça la gêné, Luke faisait ce qu'elle voulait, mais les professeurs ne réagiraient certainement pas de la même façon, ce serait plus « Sortez de mon cours Parker, et revenez quand vous aurez une tenue correcte. » Ca la faisait presque sourire. D'ailleurs, les membres du personnel n'avaient presque plus aucune autorité, ceci dit, vu comment ils sont, ce n'est pas vraiment étonnant. Même Maeda se fait rétorquer dans la Forêt Interdite.