Parfois, lire c'est difficile [Phoenix]

[Pas extrêmement long, mais j'espère que ça suffit comme intro ]

Il ne faut pas confondre hibou et chouette, Kristelle n'avait aucune difficulté à lire, et ce, même les ouvrages de magie les plus avancés. Seulement, dans une bibliothèque où tout le monde, y compris les imbéciles de première, avait accès, il était parfois difficile de se concentrer. Comme quoi la vieille bibliothécaire ne savait plus ni additionner 2 et 2, mais elle devenait sourde, en plus. L'envie de les faire taire lui piquait les doigts, mais décidant de demeurer sourde à ces cris enfantins et à ses petites courses à travers les rayons, elle tenta à nouveau de se plonger dans l'univers pour le moins... passionnant, de son livre de métamorphose. Un petit contrôle allait probablement être demandé d'ici peu, car à défaut d'avoir les B.U.S.E. ou les A.S.P.I.C., les professeurs aimaient bien coincer ces élèves fainéants qui faisaient, enfin qui ne faisaient rien.

Un peu à l'image de ces deuxièmes années, en fait. Kristelle releva la tête de son bouquin pour observer les frasques de ces jeunes en pleine crise d'adolescence. Ils criaient l'un à l'autre, des insultes pour le moins inusité.

«Hey, face de gargouille, je suis ici?»
«C'est drôle, toi qui est gros comme un hippogryffe, je te vois pas»

Pas étonnant que la sixième année soupir, lassé de ces cris. D'ailleurs, à son plus grand désespoir, un autre s'ajouta à ce petit groupe de quatre. Marmonnant un juron pour elle même, elle déposa son coude sur la table, puis posa son menton dans sa main. Des centaines de sortilèges lui venaient à l'esprit pour les faire taire, ou du moins leur faire comprendre l'imbécilité de ce qu'ils faisaient. Grrr... mais ne pouvaient-ils donc pas faire ça dans les couloirs, à s'amuser avec un Esprit Frappeur plutôt que de hanter cet endroit? Oh, bien sûr que non, cela aurait été bien trop ordinaire, il fallait bien faire jouer l'originalité. Lorsqu'un garçon passa tout juste à côté d'elle, sa réaction impulsive envoya un livre tout juste derrière le genou droit du courreur, qui s'effondra comme une paillasse.

Ah, désolé

Le temps libre était précieux, surtout pour ceux qui ont des notes à rattraper...

Bien entendu, ce n'était pas le cas du Phoenix qui se trouvait désormais à la bibliothèque pour s'avancer. S'avancer, c'était le maître-verbe. En s'avançant on s'assurait d'être tranquille, en s'avançant, Aaron s'assurait d'avoir du temps pour faire des conneries avec Corso, sans faire baisser son niveau. Outre ces raisons personelles assez pauvres intellectuellement parlant, le jeune homme était quelqu'un de studieux, malgré les apparences.

Dès les premiers pas dans la bibliothèque on pensait s'être trompé de pièce. Il y raignait un tel désordre, une grande confusion. Des abrutis attardés mentalement couraient en tout sens, criant, braillant, hurlant même, aux vus et sus de la bibliothécaire qui semblait soit débordée par tout ça, soit passive. Il était temps de la changer celle-là, elle avait dépassé la date de péremption. N'entendant rien, ne voyant rien, ou ne possédant aucune volonté elle n'agissait pas. Le jeune Phoenix hésita un instant. Devait-il sortir de ce foutoir? S'il le faisait, adieu aux livres qui pourraient l'aider dans ses recherches. Et c'était sans doute le point le plus génant.

Levant les yeux en l'air, Aaron se décida à s'avancer un peu plus dans cet enfer carmin, ou des diablotins dérangeaient les livres et se couraient après avec des fourches. Le jeune homme se maudit un instant d'avoir oublié sa baguette. Tant de choses auraient pu leur faire fermer leurs stupides clapets. De mignons sortilèges pour les faire voler en l'air ou simplement les emurer vivant. Quelle douce utopie. Alors qu'Aaron se résignait à passer un mauvais moment et à écourter son passage, un moucheron vint s'éclater contre lui. Il avait incroyablement bien râté son virage ce con, Aaron le vit commencer à repartir. Le jeuen homme eut le réflexe d'attraper la fuyard juste avant qu'il ne file derrière une autre étagère.

« Hey! Qu'est-ce que tu fais toi?! Lâche-moi ou j'te casse la gueule! »

In-ni-ma-gi-na-ble! L'étudiant avait deux ans et deux têtes de moins que lui et il se permettait de lui parler ainsi. Aaron fut même un moment désorienté, mais il se reprit vite.

« C'est toi qui va la fermer ta gueule! Je parle! Tu t'excuse pour me rentrer dedans, et tu te barre jouer dehors avant que je fasse un truc moche. »

« Crèves! »

« Tu ne m'as pas bien compris. Tu t'excuse ou bien je t'en colle une. »

« Ouais, ben je crierai. »

« T'en fais pas, je m'arrangerai pour qu'on ne t'entende pas... »

Le jeunot sembla prendre peur, du moins il eut un instant la chaire de poule. Aaron fut satisfait de sa réaction, sans lâcher le col du gamin, il ouvrit l'un des battants et le poussa dehors. Non, mais! Des fois faire peur aux mômes amusait Aaron, enfin ceux qui le méritaient bien entendu, le jeune homme était un anti-héro pas croyable. Il s'énervait sur les bonnes personnes, et réglait les injustices, aidant les plus faibles et après coup... Il trouvait toujours quelque chose à rajouter pour qu'on le trouve naze. Vous voyez? Comme pour désacraliser ses bonnes actions.

« Fais attention, la nuit sera noire et un accident est si vite arrivé... »

Content de l'effet produit, Aaron claqua la porte après un regard glacial au petit con qui claquait sérieux du fessier de l'autre côté. Un problème de moins, mais l'atmosphère de la bibliothèque n'en était pas plus saine. Aaron reprit son sac en bandoulière qu'il avait posé lorsque le petit merdeux l'avait menacé de lui exploser le visage, et se dirigea dans les rangées de paillasses. Il venait tout juste d'en reperer une quand il se prit un objet dans le genoux. Aaron faillit exploser....

« Je ne t'avais pas dis qu'en pleine nuit on ne t'entendrai pas crier?! »

Le jeune homme se retourna, certain qu'il allait en mettre une branlée au gamin qui le gênait afreusement. Ce dernier n'avait pas du apprécier se faire mettre à la porte par un septième année. Au lieu de ça, Aaron tomba sur une toute mignonne fille. C'était le mot qui lui vint à l'esprit, à côté de l'autre petit diable, elle avait l'air d'un gentil petit ange. Aaron prit son air confus quand elle s'excusa.

« Oh, non, non, surtout pas c'est moi! Je croyais que mon ami le petit monstre était de retour pour se venger, étant donné... Qu'on a une petite discussion assez... Vous savez quoi? Oubliez ce que je vous dis... C'est... Pas bien important. »

Aaron lui envoya un grand sourire, histoire d'avoir l'air un peu plus intelligent que les brides de phrases qu'il lui donnait.

« Aaron Phoenix, dit-il simplement. Je suis dans la maison Gryffondor, bien que je ne pense pas... Que ça soit utile de vous le dire. »

[J'ai commencé ma réponse sur Beautiful Lie, pas mal, le Hasard parfois xD]

Un rien l'importunait, mais ce rien était doté d'une bouche, d'une voix, et d'une sérieuse manie à courir partout. Kristelle ne parvenait pas à se mettre dans la tête qu'un jour, les garçons de son année avait pu être aussi bête et dépourvu de ce qu'on connait habituellement, et dont on doit se servir pour comprendre, citons ici un organe qui semblait être inconnu de ces jeunes: un cerveau. D'accord, peut-être avait-elle toujours très peu de considération pour les gens qui faisaient n'importe quoi, mais quand ce «n'importe quoi» dérangeait ce qu'elle tentait de faire, alors là, ce n'était plus rien, c'était plutôt moche, en fait. Sans être vraiment méchante, elle savait pertinemment remettre quelqu'un à sa place, et ce, même si elle devait se taper la gueule d'un étudiant de deuxième. Rien à faire des jurons et des cris, et simplement lasse de ces couraillages derrière elle et des courrants d'air qui faisait virevolter ses cheveux ci et là.

Grrr...

Comment pouvait-on être si stupide, que Merlin eut pitié de ces têtes de linottes. Qu'est-ce qu'elles faisaient ici, ces petites créatures insipides. D'accord, la bibliothécaire était timbrée, et de venir s'en moquer, ça pouvait toujours passé, du moins quand on avait pas l'intellect d'un troll. Kristelle se rendit ensuite compte qu'elle relisait le même passage concernant la métamorphose animale depuis, depuis un bon moment déjà. Bon, d'abord et avant tout, il fallait respirer, car sa patience, déjà sérieusement amochée après avoir du se coltiner des Serpentards en Potions, était à bout de souffle, franchement. Kristelle se voyait très bien lancer un sort de Glue Perpétuelle sur leurs lèvres pour les clore, et rendre hommage à ce lieu qui, normalement, devrait être fréquenté par les gens qui ont un minimum de respect pour les autres. Pas eux, car il lui paraissait presque drôle de simplement songé qu'un des cinq sachent même lire. Et dire qu'ils sont à Poudlard...

Kristelle tourna la page de son grimoire du bout des doigts, désemparée, écoutant d'une oreille distraite un échange plus récent de la part de deux compères, qui n'avait rien de plus profond et de plus direct que le dernier, tellement gratuit et simple qu'il n'y avait pas la moindre raison de s'en offusquer, même pour la personne la plus irritable qui soit.

«Hey, j'vais t'attraper, et tu devras embrasser cette Gwendoline»
-«Celle qui ressemble à un vieux chapeau?»
«Oui, cette Gwendoline qui pointe ses yeux globuleux sur toi, sombre crétin!»

Ah oui? C'était ça, les sorciers de demain? Aussi bien fermer boutique, car le monde n'irait pas loin avec de telles têtes pensantes. S'affairant à lire le début de la page nouvellement tournée, elle eut un répit de quelques secondes, et Kristelle commençait à croire qu'elle avait tout imaginé quand elle entendit un cri strident qui lui fit porté ses mains sur ses oreilles. Impossible que son auteur soit un garçon, et même un humain. On aurait pu croire que c'était une harpie. Pourtant, cela venait de la direction où l'un d'eux, en colère contre celui mentionnant une «Gwendoline», semblait avoir frappé quelque chose, et sous le coup de la surprise, avait laissé surgir ce cri pour le moins efféminé d'un corps encore enfantin.

Puis, un silence réconfortant, calmant. Jamais il ne lui avait apparu le silence comme si doux. Consciente de la chance de n'entendre que des murmures, comme normalement il se devait de l'être, elle put se concentrer à son ouvrage, qu'elle dévora rapidement, maintenant qu'elle pouvait n'oeuvrer qu'à celà, sans imaginer son terrible courroux si Kristelle se décidait enfin à quitter le nid douillet de son regard sur l'ouvrage de métamorphose et qu'elle se déciderait à remplumer ce corbeau miteux. Certains mots, ou bribes, parvenaient jusqu'à elle, et il lui semblait comprendre que l'un des garçons s'était frotté à quelqu'un qui n'entendait pas se laisser faire ainsi, chose que la jeune femme comprenait parfaitement, et qu'elle regrettait maintenant ne pas avoir fait.

Parfois, se connaissant parfaitement impulsive, elle se retenait de lancer une réplique cinglante ou un délicieux sortilège pour apprendre les bonnes manières à ces jeunes friguants qui croyaient pour s'octroyer tous les droits sans trouver âme qui vivent pour les en empêcher. Dans une école où se trouvait la jeune femme, ils étaient mal tombés, et Kristelle savait parfaitement ne pas être la seule à ne pas tolérer de tels débordements. Rien qu'à s'imagine une seconde avoir fait la même chose à 12 ans, c'était à mourir de rire. Elle s'imaginait très peu faire la folle et courir n'importe où, sans but précis, simplement pour ajouter un brin de rébellion à son arc.

Puis, un silence, un long silence, qui s'ensuivit par un claquement sec d'une porte, puis la seconde voix mourut dans les grandeurs de la bibliothèque de l'établissement. Parmis ses séjours dans cet endroit, Kristelle n'avait pas réussi, en six ans d'errance, à en atteindre tous les racoins. Bien sûr, cela faisait parti du charme de l'endroit, une aura mystérieuse et envoûtante la poussait, encore davantage que l'attrait des livres, de venir traîner ici, cela au prix des moqueries de certaines Lionnes, mais Kristelle n'avait que faire de ces Gryffondors de pacotille. Elle faisait bien ce qu'il lui plait, et au diable ces petites sottes qui croient que c'est le maquillage qui les fera avancer dans la vie.

Se remémorant le claquement sec, elle pria un court instant pour que ce soit le héros qui lui avait permis de se reposer les tympans de ce «fouteur de merde», et non pas ce garnement qui avait réussi à s'échapper. Bon, d'accord, la possibilité que ce gentleman s'en soit tirer avec cinq jeunes coqs était très plausible, mais quelques ricanements et chuchottements lui permettait d'en douter avec un doute discutable. Remerciant tout de même la personne en question de ce court répit, si elle y mettait du sien, peut-être ces derniers chercheraient-ils un nouvel endroit à hanter.

Aussitôt pensé, le coup parti. Son livre frappa le genou d'un garçon qui passait derrière elle rapidement, et le temps qu'elle se retourne, une voix beaucoup trop grave et beaucoup trop puissante pour être celle du petit serpent à sonnette qui lui tapait sérieusement sur le système. Kristelle croisa le regard bleuté du jeune homme, puis se mordit la lèvre, mal à l'aise.

*Merde*

Telle fut sa pensée, son unique pensée à ce moment-là. Pourquoi ce genre de chose n'arrivait qu'à elle? Avant qu'elle n'ait eu le temps de réfléchir à quoi que ce soit pour se justifier, ou au moins pour s'excuser, le jeune homme prit la parole. Elle dut réprimer un sourire quand il mentionna le «petit monstre». C'était sans doute à ce garçon qu'elle devait le répit depuis quelques minutes, si on mettait de côté ce bruit sourd régulier, comme quelqu'un qui frappe furieusement contre une porte.

Mes excuses, vous.. enfin, vous n'étiez pas visés, je suis confuse...

Ne sachant pas trop quoi ajouter, la jeune femme se redressa, passa une à une ses jambes par-dessus le banc, puis ramassa l'ouvrage au pied du garçon. Parfait, elle avait l'air d'une parfaite imbécile devant... devant qui? Elle ne le connaissait pas. Vraiment, de mieux en mieux. Kristelle remarqua son sourire, et lui répondit d'un des siens. Il ne semblait pas trop offensé, c'était toujours un bon point.

Enchanté Aaron, je suis Kristelle Mackenzie, de Gryffondor également.

Le détaillant quelques instants, faisant une moue réfléchie.

En septième, non?

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ALLEZ PHOENIX !!! ALLEZ PHOENIX !!! ALLEZZZZZZZZZ !!! Parfois, lire c'est difficile [Phoenix] 841761

Parfois, lire c'est difficile [Phoenix] 10836

(Vous avez de la chance que ce soit un PV !!! Razz

J'aurais bien fait avancer les choses Parfois, lire c'est difficile [Phoenix] 481106

)

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[Ne t'inquiète pas Corso, un topic avec toi, c'est dans mes plans, alors tu pourras t'amuser à mes dépends ]

Edit Corso: Pas de problème Twisted Evil

Mais là, c'était histoire de ~~faire chier~~ d'aider Aaron ^^ xD

{|[Corso:: Dehors, bowlay! Nan mais, oh! C'est quoi cette manie de s'incruster?! Zou, oust! On peut plus poster en toute quiétude maintenant! X'D
Kristelle:: Commencer son poste avec 30STM... En effet, sacré coïncidence!]|}

Choqué de tout ce cirque, Aaron? Peut-être que oui. Lorsqu'il était encore aux Etats-Unis, il allait dans cette bibliothèque au coin d'une rue qu'il appréciait pour ses restaurants aux mets succulents, ses boutiques sympathiques. Dans cette bibliothèque tout était carré. Pas un livre qui dépasse, pas un enfant qui court dans les rangées d'étagères anciennes, un silence reposant, relaxant. Une atmosphère même assez spéciale, on pouvait y sentir le mystère, le soupçon, les doutes, l'aventure... Un peu comme si les livres libéraient une partie d'eux-mêmes qui se mélangeait dans la pièce.

Dans ce lieu de savoir et d'évasion il était fréquent de voir passer l'intendant. Un vieil homme aux cheveux gris qui traînait derrière lui un vieux balais au moins autant âgé que lui, qui n'était plus vraiment apte à effectuer sa fonction première, tout le contraire de ce vieil homme qui semblait malicieux, secret et observateur. Combien de fois, plus jeune, Aaron, s'était-il surprit à penser que 'le vieux' cachait un trésor dans son placard à balais. Ou alors il y entreposait sa collection d'orteils dans des bocaux remplis de formol... Mais ce temps où l'on pouvait rêver à souhait et en toute quiétude dans ls bibliothèques semblait révolu. Ou bien, peut-être que chez les sorciers on désirait se démarquer des moldus et donc la règle primordiale dans les bibliothèques était de faire le plus de bruit possible. Ainsi, ils pouvaient espérer battre un record du monde de lancer de livres, de cris stridents, et de cent mètre étagères. Dans tout ce capharnaüm Aaron s'interrogeait sur le degré de concentration des étudiants. Comment pouvaient-ils être un tant soit peu à ce qu'ils étudiaient? ils devaient faire avec, probablement. Parfois, le jeune homme se demandait pourquoi les gens se laissaient faire de la sorte?!

Personne ne naissait avec une grande gueule, comme on dit. Certains ont des comportement ou la fibre morale qui les empêche de s'affirmer ou de montrer leur mécontentement. Au final, ils se trouvaient toujours perdants, et ça, Aaron l'avait compris très tôt. Et une fois cette notion intégrée dans son esprit, il s'était toujours efforcé de l'appliquer au mieux, pour ne pas être le perdant en fin de compte. Alors, voir les étudiants agacés garder un silence et un calme Olympien le sidérait. Ils devaient probablement être dotés d'un grand respect, ainsi que d'un grand self-control. Deux choses qu'ignorait Aaron. Il était incapable de respecter ceux qui ne lui rendaient pas cette même considération, et il était encore plus incapable de retenir ses pulsions, surtout vengeresses. Alors voir tous ces petits nains mettant la bibliothèque à l'état de chaos, sans être réprimandé... Cette image lui faisait bouillir les veines.

Bien entendu ses ardeurs fut vite freinées lorsqu'il entra en collision avec un énorme volume, puis s'écrasa contre une paillasse. Se redressant comme s'il était en titane, Aaron fit mine qu'il n'avait rien sentit.

« Mes excuses, vous... Enfin, vous n'étiez pas visé, je suis confuse... »

« Peut-être pas, mais vous m'avez bien eu, dit-il en examinant sa rotule, avec une telle habilité, vous m'informeriez que vous êtes joueuse de Quidditch, je n'en serais pas étonné. »

Jackpot! Bon, il fallait le concéder, il y avait bien tentative de tricherie. Aaron avait remarqué la jeune fille lors d'un match, mais elle n'était pas censé le savoir. Aux faibles souvenirs du Phoenix, la jeune fille occupait un poste assez important. A part ces maigres souvenirs d'elle, disputant un match, il ne la connaissait pas, mais il la devinait en septième année, tout comme lui.

« Enchanté Aaron, je suis Kristelle Mackenzie, de Gryffondor également. »

« Heureux de faire votre connaissance, Kristelle. »

Le jeune homme tenta son plus poli et beau sourire, tout en ayant un hochement de tête pour appuyer sa satisfaction. Pour une fois qu'il rencontrait quelqu'un! Bien sûr, le Phoenix rencontrait des gens, mais la plupart étaient des Serpentards qui le haïssait pour son amitié avec Corso, la seconde majorité était de Gryffondor, ceux-là jalousait ses résultats, les deux autres maisons l'ignorait totalement.

Dans ces conditions, rencontrer quelqu'un, qui désire autre chose que votre mort dès les premières secondes, semble difficile. Et rencontrer quelqu'un de votre propre maison, qui n'est pas là pour vous réprimander ou vous dénigrer, semble encore plus irréaliste. Alors qu'il examinait Kristelle, Aaron se disait qu'elle n'avait pas l'air d'être dangereuse. On ne sait jamais... Rencontrer Misha dans les couloirs le terrorisait. La jeune Kristelle semblait déjà trop confuse pour souhaiter sa mort. Phoenix se surprenait lui-même à la paranoïa, il se méfiait de 'Monsieur-Tout-Le-Monde' car c'était le plus dangereux de tous. Que voulez-vous? Attitude bête et méchante de riche qui perdure à travers Aaron. 'La méfiance est une arme surprenante', disait Natthan, le père du garçon. Et il ne se rendait pas compte à quel point il avait raison.

« En septième, non? »

Debout contre la paillasse voisine de celle où se trouvait Kristelle, Aaron esquissa un sourire.

« Fine observatrice. »

De toutes les qualités que le jeune homme appréciait, l'observation était sa favorite. Avec un peu d'observation et des yeux de lynx, on peut tout faire. Le jeune homme l'avait déjà prouvé. L'observation était quelque chose de très réfléchi selon lui, elle permettait beaucoup de choses.

« Alors vous êtes venue ici pour des recherches... »

Phoenix eut un regard baladeur et circulaire sur les livres que possédait sa camarade Gryffondor. Et elle en semblait bien embarrassée. C'était compréhensible, on en revenait à cette histoire de bruit et de chahut. C'était sans nuls doutes pour cette raison que Kristelle semblait lassée par la situation.

« Vous devez être très concentrée, lança-t-il irôniquement. »

Comment qualifier un tel laisser-aller? Aaron ne savait quel terme employer à la vue des adolescents si stupides parcourant la pièce de long en large, s'insultant, s'humiliant, et se frapant en prime.

Aussi loin que le jeune homme s'en souvenait, il n'avait jamais été de ceux là. Petit, il était un vrai ange, il était si calme qu'on l'aurait pensé malade. Son plaisir était la lecture, pour quelles raisons? Justement pour le calme, la douceur et la tranquilité. A voir tous ces jeunes courirent partout, Aaron pensa qu'ils n'ouvraient guèrre un livre plus d'une fois par mois. Et après on s'étonnait qu'ils ne sâchent pas lire...

« Ah... Les joies de la pré-adolescence... Dans quelques temps ils passeront aux filles. »

En effet, après les blagues foireuses et les combats entre amis, la prochaine étape était probablement apprendre à draguer. Ce qui conduisait par la suite à des exhibitions de tromphés de chasse. Décidément, l'adolescence était belle et bien triste...

Las d'être debout, Phoenix délaissa la paillasse sur laquelle il s'était éffondré plus tôt pour venir s'asseoir aux côté de Kristelle. Retirant son sac en bandoulière de son épaule il le posa ensuite au bord de la table. Ce qui était en soit plus prudent, quand on savait que des petits macaques courraient dans la bibliothèques en liberté et n'attendaient qu'une opportunité de faire une mauvaise blague.

[Nan, je déconne pas, c'est vraiment un hasard En passant, c'est un plaisir lire tes posts, encore merci d'avoir accepté de faire un sujet ^^]

[Désolé du petit bug couleur, au milieu du message ]

Vieux jeu, et légèrement désagréable. Sans doute Kristelle deviendrait une vieille sorcière toute ridée et complètement invivable, mais elle vivait sur de vieux principes, qui n'avaient rien de complexe, et ce, même pour des cerveaux de Détraqueurs comme ceux que semblaient avoir les fauteurs de trouble. «Bibliothèque = silence», car « silence = concentration». Évidemment, de telles équations étaient peut-être complexes pour des sorciers n'ayant aucune notion de mathématique moldue. Là-dessus, chapeau aux Moldus, la seule équivalence du côté sorcier était l'Arithmancie, et très difficile de recruter des élèves pour cette option, complexe, les gens préféraient prendre Soins Aux Créatures Magiques ou Divination. Avoir eu le choix, sans doute Kristelle aurait-elle suivit le cours, mais on ne le lui avait pas proposé. Donc, elle s'était coltinée la professeur un peu timbrée de Divination. La joie, franchement.

Kristelle passa doucement la main dans sa longue chevelure d'un brun chocolat. Comme à son habitude, elle les laissait tomber, libre, sur ses épaules. Difficile de lui faire faire autre chose, car elle n'avait pas besoin de faire grand chose pour les arranger. Une douche, et simplement peigner le tout, elle n'avait pas besoin de cette technologie Moldue ou du «Lissenplis», de plus en plus populaire à l'école, dernièrement. D'ailleurs, elle préférait ses cheveux, ainsi, quoi. Étrange comme on pouvait penser à des absurdités. Enfin, n'importe quoi pour oublier les mouvements réguliers aux alentours de petits démons qui courraient dans tous les sens.

Kristelle retenta de lire doucement, sans presse, et guettant le moindre son. Elle parvenait à lire sous des conversations civilisés, mais les cris la rendaient irritables, et donc la déconcentrait. L'horreur complète pour quelqu'un qui adoooore se plonger dans quelque chose, et de s'y perdre pendant le moment qu'elle a décidé de lui accorder. Elle manqua crier au miracle quand elle réussit à terminer une page, mais désenchanta en remarquant qu'elle l'avait lu tellement vite en craignant de se faire déranger qu'elle n'en avait rien retenu. Grrr...

Difficile, difficile de se retenir de ne pas sortir la baguette qu'elle traînait dans son sac, tout près d'elle. Difficile, très difficile, trop difficile. Les bruits de pas s'éloignaient, mais s'entendaient distinctivement. Ils semblaient avoir ralenti, comme pour attendre un compagnon essouflé. Était-ce possible que, finalement, à défaut d'avoir eu du plaisir, ces derniers comprendraient l'incroyable non-sens de traîner ainsi à la bibliothèque? Kristelle aurait réellement voulu que cela arrive, mais elle était difficilement crédule. En fait, elle était d'une placitude digne d'un vieux sorcier.

D'accord, la jeune femme semblait des plus désagréables, mais elle savait où il était le temps de s'amuser, comme dans la Salle Commune, par exemple, et d'autres endroits, comme la b-i-b-l-i-o-t-h-è-q-u-e, exemple comme ça, où on pourrait simplement garder son sang froid et éviter d'agir comme des poulets. Car, à les voir agir, difficile de ne pas voir la ressemblance. Courrant partout, sans regarder où ils vont, poussant des bruissements étranges, des mots décousus l'un de l'autre, de vrais poulets!

Puis, ce calme régna un moment. Kristelle ne se voulait pas optimiste, mais le temps passait, et les cris s'apaisaient, pour devenir inexistant. Ce fut donc pire quand un mouvement assez rapide passa derrière elle. Ce fut donc l'ouvrage qui fit frapper contre le sol une silhouette qui était tout sauf celle des vauriens. Ce dernier, car il s'agissait d'un garçon, se redressa, paraissant totalement insensible à sa chute. Bafouillant quelques excuses, le jeune homme en question lui répondit. À ses propos, elle esquissa un sourire gêné, puis fit une mine incrédule, il avait tombé juste.

Je suis désolé, encore une fois, marquant un silence, elle continua, mais effectivement, je suis Poursuiveuse dans l'Équipe de Gryffondor.

Elle le détailla du regard, puis le sourire amusé, lui demanda.

Vous savez autre chose sur moi, question comme ça

Ce n'était pas méchant, ni intentionnellement déplacé, mais elle avait été honnêtement surprise de ses paroles. Kristelle était soulagée de voir qu'Aaron ne lui en voulait pas trop, vu qu'il le prennait aussi légèrement. La jeune femme se rappelait avoir entendu certains parler du garçon, mais elle ne faisait jamais attention aux médires des élèves. La majorité du temps, cela s'avérait faux, et il était oh combien plus amusant de se forger sa propre opinion.

Plaisir partagé dans ce cas, dit-elle, répondant à son sourire.

Il fallait l'avouer, le jeune homme avait un sourire des plus agréable. Évidemment, elle ne put que faire pareil. Elle s'étonna de ne jamais l'avoir croisé dans la Tour de Gryffondor, éventuellement, il devait bien s'y trouver, non? Évidemment, la possibilité qu'il n'y passe jamais pouvait toujours être considéré, mais cela aurait été très surprenant. Enfin, elle avait le plaisir de le rencontrer aujourd'hui. Enfin, à quoi bon se perdre en conjecture. Kristelle remarqua qu'il sembla absorbé pendant quelques secondes, et en profita pour pousser son volume, s'accotant doucement sur la table.

Puis, à sa remarque, Aaron esquissa un sourire, et Kristelle se demanda pourquoi. Elle était curieuse, ou peut-être simplement avait-elle une bonne capacité de déduction. Il lui avait paru logique qu'il se retrouve dans ceux qui passaient leur dernière année à Hogwarts. Il semblait calme, mais une énergie semblait lui être propre. Sans doute, malgré cela, avait-il un soupçon de sérieux dans sa personne, puisqu'il s'était tout de même rendu à la bibliothèque.

Tout dépend pour quoi.

On pouvait prendre sa phrase comme bon nous semble, mais elle semblait éclairé un peu la personnalité de Kristelle en quelques mots à peine. Allez savoir si Aaron la prendrait ainsi, soit, elle n'en ferait pas de manières. Amusant comme on pouvait être à la fois mystérieuse et ouverte, quand même. Dépendamment des mots utilisés, le reste pouvait être interprété, et c'était sans doute l'interprétation qui faisait bonne ou mauvaise impression.

Des recherches, disons que je tentais de lire, je dis bien tenter, car je n'en ai pas eu le loisir.

Elle nota le regard du jeune homme sur les livres qui s'étendaient sur la table devant elle. Un peu trop de livres, en fait, pour quelqu'un qui était à la bibliothèque depuis une vingtaine de minutes, mais Kristelle aimait bien en sortir trop que pas assez. Il fallait bien justifier les Gallions que gagnaient la bibliothécaire, du moins, si elle n'agissait pas seulement à titre d'épouvantail.

J'aurais eu beau tenter, j'aurais eu bien de difficulté. Vous en savez quelque chose?

Elle marqua un silence, puis croisant le regard de braise d'Aaron Phoenix, elle continua.

Car c'est depuis votre arrivée que les voix se sont tus. Je me trompe, ou je vous dois un merci?

Elle le jaugea du regard, puis esquissa un sourire amusé. Leur échange était bien équilibré, juste entre la politesse et les banalités qu'on échange entre connaissances, car, soyons honnête, les petites piques à l'intention des petits diablotins étaient très peu discrètes...

Aux paroles qui suivirent, elle le regarda, légèrement incrédule, puis ne retint pas un rire, son rire qu'on entendait trop peu souvent, mais léger, cristallin. Ne le quittant pas vraiment des yeux, elle finit quand même par dire.

N'est-ce pas le cas pour tous les garçons, Phoenix?

Hésitant entre dire monsieur et Aaron, elle y préféra le «Phoenix», Kristelle aimait bien ce nom, en toute innocence. Cela lui semblait simplement classe, sans vraiment de raison précise. Puis, semblant remarquer les gestes d'Aaron pour s'assoir, elle se tassa légèrement pour le laisser s'assoir. Un léger silence s'établit durant que le jeune homme déposait ses choses sur la table, mais Kristelle ne le releva pas, ne sachant trop qu'ajouter.

[Rôlâlâ... Je suis sûr que tu es moins contente de jouer avec moi quand tu attends une réponse pendant une semaine. Désolé, entre les déménagements de tous mes amis, les préparatifs pour l'Inde... =S Enfin saches que je suis ravi de jouer avec toi aussi, c'est juste dommage que je suis un peu débordé en ce moment. X.X]

« Je suis désolé, encore une fois... Mais effectivement, je suis Poursuiveuse dans l'Équipe de Gryffondor. »

Bingo! Le jeune homme esquissa un sourire radieu. Il adorait avoir raison. Ca lui donnait une impression de puissance, d'intelligence et d'omniprésence. Mais personne n'avait du prendre la peine d'expliquer au jeune homme que nul être ne pouvait devenir ni omnipotant, ni omniscient... Et encore moins les deux! La désillusion serait cruelle pour ce pauvre Phoenix. Mais tout le monde doit être confronté à un bon nombre de désilusions au cours de sa vie... Et pour le moment on pouvait aisément remarquer qu'Aaron n'en avait pas encore rencontrées. Il était certain de la fortune familliale devait l'aider à se préserver des déceptions. C'est vrai, désormais, et dans le monde dans lequel on vit, l'argent permet tout, si l'on en possède en quantité suffisante. Imaginez alors un sorcier riche à millions. Bien entendu il y en avait déjà eu dans le passé, mais... Qui sait... Aaron Phoenix serait peut-être celui qui gouvernerait la planète un jour. Ne nous éggarons pas, s'il vous plait, revenons-en à nos deux amis...

« Vous savez autre chose sur moi, question comme ça. »

Second sourire radieu. Aaron regardait Kristelle de biais. Savait-il autre chose sur elle? Probablement que non, cependant il pouvait essayer de deviner. Pour ce qu'il s'agit de l'observation et des devinettes Aaron avait été à bonne école. Son oncle était dans une élite anti-drogue à Boston, avant de virer fainéant en obtenant une promotion et de diriger un département de lutte anti-drogue. Bref, l'oncle répondait au prénom de Shun. Shun avait apprit pas mal de chose à Aaron, sans doute car plus jeune le garçon harcelait son oncle préféré de questions. Evidement, il avait vite aspirer à la même profession que son cher oncle. L'archetype du sheriff regnant sur la ville. Tous les jeunes enfants de sexe masculin ne rêvaient que de ça, être sheriff. Oncle Shun était donc l'exemple parfait de la réussite pour le jeune Phoenix. Son oncle, dans sa grande gentillesse, lui avait appris à reconaitre certains signes de stress, d'anxiété, d'inquiétude, d'énervement, des choses qui ne trompaient pas. Il lui avait transmit l'art de savoir mettre la pression sur les gens, les intimider et tout ce qui s'en suit. Quand on y pensait, l'Oncle Shun aurait peut-être du garder ça pour lui seul. Des astuces pareilles, un tyran s'en serait servie pour mettre tout le monde à sa botte. Mais Phoenix n'était pas un tyran, pas encore.

Sortant de ses pensées, le regard azur de jeune homme se posa sur Kristelle. Il l'examina de haut en bas, étudiant ses traits... Finallement il préféra taper dans la simplicité.

« Vous êtes... Très énervée. »

Aaron lui tira un grand sourire dans le genre ne-me-frapez-pas-c'est-pas-de-ma-faute. Et comme pour confirmer ses dires, un gamin haut comme trois pommes passa dans leur allée en criant.

« Vous avez très envie de tuer l'un d'entre eux pour l'exemple, mais vous vous retenez. »

Troisième sourire, Aaron lui fit un clin d'oeil. Cette pensée, il la partagait également. Okay, les fouteurs de trouble c'était un peu calmés. Cependant lorsqu'on pensait qu'on était dans une bibliothèque, on trouvait ce bruit de fond inadmissible. Etonant, que l'école ne fasse rien pour contre ça. Aaron ne pouvait décement pas aller chercher sa baguette pour les faire taire.

Le jeune homme reporta à nouveau son attention sur Kristelle, avec tous ces chahus, il avait un peu de mal à se focaliser sur quelqu'un.

« En réalité, non, je ne sais rien d'autre sur vous. A part peut-être que vous êtes ici pour travailler. »

« Des recherches, disons que je tentais de lire, je dis bien tenter, car je n'en ai pas eu le loisir. J'aurais eu beau tenter, j'aurais eu bien de difficulté. Vous en savez quelque chose? Car c'est depuis votre arrivée que les voix se sont tus. Je me trompe, ou je vous dois un merci? »

A ces paroles, Aaron ne put retenir un rictus. Il examina les parages, en effet, c'était un peu plus silencieux et la concentration s'en trouvait facilitée, mais... Il en reste toujours deux ou trois qui couraient dans les rangs.

« Je suis très pédagogue. Les enfants ça me connaît. Alors leur parler est très simple. Il suffit de les menacer un peu et de leur montrer la direction de la sortie. »

Le jeune homme prit son air innocent. En effet, ses méthodes n'étaient pas bien douces, mais il fallait savoir se faire obéir par moments. Même si ça devait passer par là. De plurs, Aaron n'avait jamais su se contenir, quand il était à bout, il fallait qu'il le montre.

« J'avoue, ce n'est pas très sympathique de ma part, mais... Il n'y a plus de respect alors... S'ils n'en ont pas envers moi, je ne vais pas me plier en quatre pour eux. Et je constate que ma méthode marche assez bien! »

Vint ensuite la réaction de Kristelle à sa petite blague sur les intérêts du sexe, dît, fort.

« N'est-ce pas le cas pour tous les garçons, Phoenix? »

Levant les yeux au ciel, un peu gêné, Aaron baissa son regard pers sur son interlocutrice. Tous les garçons? Peut-être pas. Ils y envaient qui ne pensait pas aux filles constament... Et en fait... Heu... Heu... Elle avait mit dans le mile. C'était inéluctable.

« Je ne m'abaisserai pas à répondre à ça, dit-il sur le ton de la plaisanterie. Vous avez mis dans le mile, très chère Mackenzie.»

[Ce n'est pas ça qui allait me déranger, franchement, même si j'adore te lire. Prends tout ton temps, même si ça prend deux semaines, et contente de voir que je ne suis pas trop ennuyeuse. Au plaisir donc, et pour ton voyage en Indes ]

Serait-ce le regard doré de Kristelle qui a tord, ou le sourire radieux du jeune homme cachait une certaine fierté particulièrement masculine. La réaction d'Aaron l'amusa fermement. Elle connaissait, de son grand frère, une fierté et un orgueil mal contenu, et avait du mal à croire que cela se partageait dans la majorité des garçons lorsque ces derniers atteignaient l'âge de raison, c'est-à-dire beaucoup plus tard que les filles. L'orgueil éveillait un sentiment étrange chez Kristelle, comme quoi elle enviait légèrement cette capacité qu'à un garçon à paraître à la fois si indifférent et si attaché à sa fierté qui n'avait pas d'égal de son côté. Avouons quand même que le sourire d'Aaron parlait pour lui, car à défaut de parler, son visage disait tout. Un air légèrement supérieur et confiant, que Kristelle se dit qu'il ne serait que trop agréable de faire retomber d'une réplique bien placée, pas nécessairement désagréable et cinglante, mais simplement bien placée.

Un léger silence s'ensuivit, durant lequel les prunelles dorés de la jeune femme ne quittèrent pas le jeune homme et que, à l'embrissure de ses lèvres, Kristelle réprimait l'envie irrésistible de sourire. Puis, quand les yeux sombres de Phoenix se posèrent sur elle en biais, elle ressentit un étrange sentiment, le sentiment qu'il la déshabillait (AU SENS LITTÉRAIRE, ESPÈCE DE ^^) du regard. Elle détestait le fait qu'on semble voir à travers cette impassivité qui lui plaisait outre-mesure. Kristelle détestait tout jusqu'au terme d'être transparente. Où était le plaisir de connaître quelqu'un qui semble livrer ses secrets au premier coup d'oeil. En tout cas, très peu pour elle. De loin, la jeune femme préférait les mystères aux évidences, et les hypothèses avant les faits. Comme tout être humain, elle aime avoir réponse à ses questions, mais préfère se questionner d'abord plutôt que de demander ensuite, simplement pour flatter son ego lorsqu'elle pouvait avoir raison.

L'egocentrisme, l'orgueil, et la fierté. Assez positif, tout ça, en une seule personne. Ce qui résume facilement un léger centralisme sur sa personne, une confiance dans ses capacités et une horrible peur de l'échec. Essayez de définir mieux Kristelle Eleanor Mackenzie, juste pour voir. Très difficile, car cela la définit que trop bien. Oh, il y a des facettes de sa personne plus difficile à relever que ces défauts notoires qu'elle savait être connu, et méprisé, de plusieurs. Derrière cela, sans doute avait-elle quelques qualités, qu'elle préférait enfouir, ne garder que pour elle. Doté parfois d'une douceur étonnante, Kristelle filtrait ses réaction ancrées en elle depuis qu'elle s'occupait, au début presque à contre-coeur, de son jeune frère. Ce dernier qui, au début, subissait les railleries de sa grande soeur, jusqu'à ce que cette dernière réalise que l'enfant n'avait rien à faire de ses états d'âmes et de son caractère infernal, ne voulant que quelques petites attentions pour se la fermer.

Et pour qu'il cesse de crier et de pleurer, Kristelle aurait fait à ce moment l'impossible. Elle en avait développé une certaine douceur, douceur qui apparaissait parfois comme un boomerang qui revient à la charge. Quoi qu'il en soit, le regard pénétrant d'Aaron la détailla complètement, sans que Kristelle ne bronche. Chose difficile à croire, pourtant. Quand Aaron lui répondit finalement, elle ne put s'empêcher de sourire, là, il y était allé assez fort.

Pas mal, je veux dire, c'est très profond, monsieur le détective.

Sourire absolument charmeur, de ce genre d'enfant que l'on prend en défaut quand il mange le dernier biscuit de la boîte juste avant le dîner. Puis, le Destin désirant faire entendre raison au septième année, elle serra les dents légèrement en entendant une crapule lancer un hurlement à réveiller les morts. Réouvrant les yeux, elle s'efforça de ne pas prendre le gamin par le collet et de le balancer par la meutrière. Roww... vilaine Kristelle.

Le terme tuer est beaucoup trop délicat pour ce que j'ai envie de lui faire subir, croyez-moi.

De plus en plus charmant. Notant le sourire d'Aaron, elle remarqua même son clin d'oeil, chose étonnante quand même. Kristelle sentait bien que le jeune homme semblait habité par la même envie de saccager ces petits visages en lançant un sublime petit Furonculus ou quelque chose d'aussi délicat. Puis, à défaut de s'être tut quelques instants, ils recommencèrent à faire des leurs. Grrrr...

Vous m'en voyez navrée, je vous croyais un peu plus persévérent. Dommage...

Le plus beau, dans la fierté, c'est qu'on peut parfois se jouer d'elle. Arborant un sourire mi-angélique, mi-amusée, elle remarqua le léger rictus qu'arbora le visage d'Aaron à la suite de sa dernière réplique. Les cris s'estompaient, laissant place à des bruits de pas régulier, mais légèrement moins énervants.

J'aurais bien aimé être un de vos disciples. Vraiment, ça devait être marrant.

Air innocent, Aaron avait l'air tout sauf innocent. Kristelle le trouvait bien amusant, lui et ses milliers d'expressions faciales qui lui sculptaient le visage selon l'émotion véhiculée. Enfin, s'imaginant parfaitement faire la même chose, elle ne put qu'acquiecer à ses paroles.

Je ne vois absolument pas l'intérêt de se montrer sympathique avec ces petits monstres. Dommage que de pendre les trouble-fêtes par les pieds ne soient plus un châtiment, dit-elle, avec une fausse pointe de nostalgie et une lueur de malice dans les yeux.

Puis, vint la singulière petite réplique de Kristelle par-rapport au commentaire d'Aaron Phoenix sur l'adolescence. Avec délice, elle le regarda successivement lever les yeux au ciel, son teint pâle prendre légèrement de couleur, très très légèrement, mais tout de même, et l'air distrait sur son visage. À la réponse, elle éclata d'un rire franc, amusé, un rire qu'elle n'avait pas eu depuis très longtemps.

Comme quoi vous n'êtes pas le seul à avoir raison.