Thème 1: La Peur et l'Effroi

Thème 1: La Peur et l'Effroi

10h00. La matinée était déjà bien entamée à Poudlard et le cours de deux heures de Défense Contre les Forces du Mal était sur le point de commencer. Une nouvelle année scolaire débutait mais pour le Professeur Wize ce n’était qu’une en plus à ce poste. Cependant cette année avait quelque chose de différent. L’harmonie des Maisons allait être perturbée à cause de certains faits, encore au stade de rumeurs, qui s’étaient produits l’année dernière.

La quasi-totalité de Poudlard ne savait pas ce qui allait se passer mais ceux qui le savaient, dont le Professeur Wize, étaient sur leur garde. Le Professeur Wize avait décidé de réitéré son emploi à ce poste contrairement à ce qu’il avait annoncé en début d’année dernière. Les motivations de son retour inopiné restèrent mystérieuses mais furent tout de même escamotées par l’enthousiasme qu’on lui manifesta.

Le Professeur Wize travaillait pour Poudlard depuis maintes années à présent, et pour dire il eut même certains membres du corps professoral actuel en tant qu’élèves. Le Professeur Wize avait de grands projets pour cette année et savait qu’en vue des temps présents il était institué d’un rôle important pour former la génération de demain. Son caractère était connu des élèves et il savait parfaitement la réaction qu’il produisait chez les Première Année.

Bon nombre des élèves connaissaient son passé en tant qu’impitoyable auror ayant aidé à l’extermination de Mages Noirs. Il ne parlait jamais de cette période de sa vie mais il acceptait toujours de répondre aux questions de ses élèves avec franchise. La seule réponse qu’il ne donna pas dans toute sa carrière fut quand un de ses élèves lui demanda pourquoi il avait refusé le poste de chef des Aurors lorsque le ministère le lui avait proposé.

La grande porte de la Salle de DCFM était grande ouverte et les élèves ne tarderaient pas à arriver. Le Professeur Wize se tenait à côté de la porte. Il était droit, impassible, les mains derrière le dos et vêtue d’une robe de sorcier blanche. Les élèves qui entraient passaient forcément juste devant lui. Il attendait que sa classe se remplisse pour rejoindre son bureau.

Il aimait les premiers cours plus particulièrement car il régnait toujours une atmosphère particulière, les anciens attendaient avec impatience la couleur de cette nouvelle année tandis que les nouveaux étaient au paroxysme de la crispation. Malgré l’apparence d’un homme impassible, imperturbable et stoïque on décelait dans le regard brumeux du Professeur Wize un instinct paternel et une compassion inexorable.

Le Professeur Wize attendait à l’entrée de sa salle de cours. Tous les élèves passaient devant lui et venaient remplir les bancs de sa classe. Le visage du vieil homme était neutre et son regard à la fois pénétrant et envoûtant. Lorsqu’un élève lui disait bonjour il adressait un léger signe de tête en guise de réponse. Au fond de lui, il était plus qu’heureux de reprendre les cours. Il n’y avait aucune habitude ou monotonie dans cet emploi, le contact avec les élèves apportait quelque chose de neuf à chaque fois. Il regardait les élèves rentrer en masse. Les 6ème et 7ème année arrivaient en derniers comme tous les ans et se plaçaient au fond de la salle. Il y avait quelques nouvelles têtes également, les premières années, qui semblaient déboussolés.

Cette année le Professeur Wize en accord avec le Directeur avait décidé de rassembler les élèves de toutes les années et de toutes les maisons dans les mêmes cours. Cette décision restait mystérieuse mais on faisait confiance au vieil homme. Il était d’ailleurs en train de réfléchir à la meilleure façon d’expliquer cette décision à ses élèves. La salle avait été agrandit par ses soins et ressemblait désormais à un amphithéâtre. L’estrade avait été placée plus haute et nécessitait à présent un escalier de quinze marches pour y accéder. Sur l’estrade se trouvait un grand bureau en vieux chêne, diverses armoires dont le contenu restait inconnu et un grand tableau noir. Sur le bureau du Professeur Wize se trouvait un vieux crapaud d’une taille énorme et de couleur verdâtre qui gonflait au rythme de sa respiration et avait les yeux fermés.

Le bruit des élèves bavardant résonnait dans la grande salle de cours. Soudain la porte d’entrée claqua et le Professeur Wize avança entre les rangs. Le silence se fit immédiatement mais il savait que les plus aguerris continuaient à chuchoter. Le Professeur Wize avança encore les bras le long du corps et d’une allure souple vers l’estrade. Il monta les quelques marches et se retrouva à présent surélevé d’au moins cinq mètres du sol et ainsi dominait sa classe dans sa totalité. Il s’appuya contre le bord de son bureau et croisa les bras. Le silence était à son paroxysme et le vieil homme balayait la classe de son regard impénétrable et mystérieux. Son fin sourire inévitable était affiché sur son visage.

Wize [*] « Bonjour à tous. Je suis le Professeur Wize et je suis chargé de vous enseigner la matière ainsi intitulée, Défense Contre les Forces du Mal. Ceux qui me connaissent savent comment je travaille et les autres ne tarderont pas à l’apprendre. Nous avons donc deux heures de cours aujourd’hui. »

Il avait brisé le silence avec force et fait les présentations à une vitesse déconcertante. Il regarda quelque papier sur son bureau avant de reprendre la parole. Il fit des allers-retours d’un bord à l’autre de l’estrade en balayant la classe de son regard brumeux.

Wize [*] « Je parts du principe que la curiosité n’est un défaut que pour ceux qui la craignent, de ce fait je vous demanderais de m’interrompre à tout moment pour me poser une question sur n’importe quel sujet. Je vous répondrai avec franchise et dans la mesure de mes possibilités. Je vais d’ailleurs anticiper les questions des plus anciens, si vous êtes tous regroupés quelque soit votre âge en Défense Contre les Forces du Mal c’est… pour une simple et bonne raison… que nous ne souhaitons pas vous faire partager pour l’instant. Je suis chargé de vous apprendre à vous défendre contre l’ombre et le mal. Et en vue de la situation actuelle ma priorité sera de vous former dans ce but quelque soit votre âge. En revanche vos devoirs et examens seront personnalisés en fonction des années et je compte bien rehausser le niveau de difficulté. C’est dans le labeur que naît l’unisson…»

Etrange dernière remarque que les plus aguerris des élèves remarquèrent immédiatement. Il fit silence une nouvelle fois avant de reprendre promptement.

Wize [*] « Ha oui une dernière chose à ce sujet, le Ministère désapprouve cette méthode d’enseignement. Je tenais juste à ce que vous le sachiez. »

Les élèves qui connaissaient bien le Professeur Wize voyait là toute l’ironie dont il était capable et n’avait pas laissé échapper le sourire en coin que l’on avait pu entrevoir pendant un court instant sur le visage du vieil homme. Il s’approcha de son bureau et pris un livre qu’il ouvrit puis il s’avança au bord de l’estrade.

Wize [*] « Au programme comment se défendre contre les Doxys, comment parer les Botrucs, comment faire lâcher prise à un Strangulot ect ect ect ect et ect… Tout ça nous ne le verrons pas. Pourquoi ? Tout simplement parce que la probabilité que vous avez de vous faire arracher les yeux par un Botrucs, de mourir d’une morsure de Doxys ou de vous faire croquer une jambe par un Strangulot est aussi forte que de me voir danser la macarena sur ce bureau. Cependant cette probabilité n’est pas à exclure et je vous demanderai donc de travailler seul ces points là à l’aide de vos livres car vous aurez certainement des questions sur ces sujets lors de vos examens. »

Il referma le livre qu’elle tenait dans les mains et le laissa tomber lourdement sur son bureau. L’énorme crapaud verdâtre fut bousculé de sa léthargie et s’écrasa de tout son poids sur le parquet de l’estrade.

Wize [*] « Pathétique… »

Le Professeur Wize finit par descendre de l’estrade et circula dans les rangs en posant son regard emplit de compassion sur les élèves les plus proches de lui.

Wize [*] « Je suis pour une approche pratique durant mes cours, vos livres ne vous serviront que pour un prolongement des thèmes abordés et une aide pour vos devoirs. Je suis réputé pour donner des devoirs étrangement longs, j’en suis navré… Mais je ne changerai pas ma façon de travailler car elle a fait ses preuves. Je suis assez généreuse en ce qui concerne les points attribués à vos maisons. C’est simple vous vous conduisez bien et je me conduirais deux fois plus bien, vous vous conduisez mal et je me conduirais dix fois moins bien avec vous. Ca me semble tout à fait proportionnel non ? Des questions ? »

Il s’arrêta net et balaya la grande salle de ses yeux envoûtants avant de reprendre sa marche entre les rangs.

Wize [*] « Voilà le quart d’heure de frayeur est passé, vous pouvez vous détendre à présent. »

Un léger sourire s’afficha sur son visage et aussitôt celui-ci s’illumina. Il tourna la tête vers un élève de 7ème année qui rigolait avec son voisin à l’autre bout de la salle.

Wize [*] « Vous êtes trop détendu Mr Flincher. »

Le léger sourire qui le caractérisait tant arborait toujours son visage et y resta perpétuellement à présent. Il marcha dans les rangs de devant où se trouvaient en masse les 1ère année. L’atmosphère était encore étranglée ici, le Professeur Wize décida donc de rester dans ces parages afin de leur prouver qu’il ne les mangerait pas.

Wize [*] « Nous allons donc étudier en premier lieu le thème de la Peur et de l’Effroi. Qui peut me donner une définition simple de ce qu’est la peur ? »

Le Professeur Wize avait choisit pour méthode d’enseignement d’étudier la DCFM par thème. Il pensait que pour les élèves se serait la meilleure façon de se souvenir de ce qu’ils ont appris lorsqu’ils se trouveraient dans une situation similaire.

Le Professeur Wize continua d’avancer dans les rangs en écoutant les réponses à sa question. Les élèves se cantonnaient à des réponses incertaines ou qui se voulaient complexes. Le Professeur Wize voulait de la simplicité car ce thème était justement complexe. Il marchait encore et encore, les mais jointes dans son dos et tournaient la tête vers les personnes qui intervenaient. Il ne disait rien, lorsque plus personne n’intervint, Il garda le silence. Il finit par remonter les marches de l’estrade et se retrouva une nouvelle fois en hauteur. Il balaya la classe de son regard impénétrable et mystérieux qui le caractérisait tant.

Wize [*] « La Peur est un sentiment, une émotion qui régit notre monde. »

Il se tut et fixa un point droit devant lui avant de reprendre en faisait des allées et retours au bord de l’estrade. Sa robe de sorcier blanche et nullement ajustée lui donnait une candeur paradoxale à son visage. Certes il arborait un fin sourire mais il était tout autant secret. il posa son regard sur une 6ème année à Poufsouffle.

Wize [*] « Miss Chelston, votre réponse est pertinente mais relativement incorrecte. La peur n’est pas un état mais une constante. Quant à ses origines nous verrons cela un peu plus tard mais il est intéressant de le souligner. Enfin vous verrez que la peur peut se ressentir par bien d’autres choses beaucoup plus fortes que de simples frissons ou des pâleurs. »

Il était rare voire impossible que le Professeur Wize dise qu’une réponse est bonne. Ceux qui le connaissaient savaient qu’une réponse partiellement bonne était déjà un bon point. Le vieil homme posa ensuite son regard sur une autre jeune fille. Il ressentait sa peur et son mal-être. Il savait que c’était un gros effort pour elle de participer. Tout ça il le savait, par quel moyen, cela il ne le disait pas.

Wize [*] « On reconnaît bien là les qualités de votre maison Miss Stratvet. Le Choixpeau ne s’est pas trompé en vous envoyant à Serdaigle. Cependant il est important de noté qu’il est peu probable que Mr Guy De Maupassant se soit déjà retrouvé nez à nez avec une Acromentula ou un Norvégien à Crête. Certes les moldus peuvent avoir des peurs très prépondérantes mais différentes des nôtres. C’est un des rares points sur lequel le monde moldu et le monde sorcier divergent. Il est intéressant de noter ce que vous avez dit à propos de ‘on ne sait pas vraiment pourquoi elle vient’. Je transformerais votre remarque en ‘On ne veut pas savoir pourquoi elle vient.’ Vous comprendrez pourquoi quand nous aurions plus avancé sur ce thème. N’hésitez pas à poser des questions je vous le rappel ! »

Le professeur Wize s’approcha d’un meuble et pris un objet rectangulaire recouvert d’un drap noir. Il le posa sur son bureau et le mit bien en évidence pour toute la classe. L’attention était captivée sur l’objet en question. Le Professeur Wize tenait sa baguette dans la main et tout le monde savait que maintenant ça allait devenir intéressant. Le vieil homme sentit même certains élèves sortirent de leur sommeil dans le fond de la classe. Il s’écarta de son bureau et s’adressa à son auditoire avec une voix encore plus mystérieuse.

Wize [*] « Je vais maintenant vous présenter la plus féroce de toutes les créatures du monde magique… »

Il pointa vivement sa baguette sur l’objet et le drap noir s’envola.

Wize [*] « Le poisson rouge. »

Sous le drap se trouvait en fait un aquarium assez vaste et dont le contenu se limitait à de l’eau et un poisson rouge. Certains élèves du fond de la salle qui s‘étaient levés pour mieux voire la féroce créature se rassirent dépités de l’ironie douteuse de leur Professeur. Le vieil homme connaissait les techniques qui permettaient de réveiller les plus endormis et son visage affichait une certaine satisfaction.

Wize [*] « Ecoutez bien à présent, nous avons peur de tout sans exception et le degré de peur 0 n’existe pas. Le degré de peur s’établit sur une échelle de ]0 ;100]. Comme vous pouvez le voir le 0 est exclu car il n’existe pas, en revanche le 100 est inclus et est nommé degré de l’Effroi. Communément nous dirons qu’un poisson n’a pas peur de l’eau. Mais peut-on l’affirmer ? Certes son degré de peur envers cet élément tend vers 0 mais il ne l’est pas. »

Le Professeur Wize se rapprocha de l’aquarium. L’énorme crapaud qui avait chuté au début du cours et qui finalement avait réussit à retrouver sa place sur le bureau, sortit de sa léthargie et se rapprocha également du bocal par curiosité.

Wize [*] « Maintenant imaginez que nous augmentions ce degré de peur. Qu’adviendra-t-il ? »

Le Professeur Wize pointa sa baguette sur le poisson et fit quelques mouvements complexes avec son poignet et pris soin de réciter la formule du sortilège en informulé.

Wize [*] « Une magie complexe permet de contrôler la peur d’autrui et de varier les degrés de peur chez un être. Voilà, j’ai monté le degré de peur du poisson envers l’élément eau à 50. Un poisson qui vient à avoir peur à un degré 50 de son environnement naturel sera troubler psychologiquement, il fuira ses congénères, deviendra agressif et aura un comportement désunis et schizophrène. Le degré 50 est ce que l’on appel le degré de tolérance psychique. »

Aussitôt le poisson, qui jusqu’à maintenant nageait péniblement, accéléra sa vitesse tel un prédateur dont la proie était invisible. Il essaya de se camoufler dans les algues vertes pour éviter les regards des élèves et du Professeur mais il en restait pas en place plus d’une seconde. L’attention des élèves augmentait, elle aussi, progressivement.

Wize [*] « Le degré 75 est le degré de tolérance physique, dans le cas de ce poisson, il sera saisit de convulsion, il aura du mal à nager, ses branchies se contracteront, il cherchera inexplicablement à se faire du mal. »

Et en effet, le poisson était saisit de spasmes et ne nageait plus droit. Parfois il remontait à la surface et parfois il descendait aux plus profond de l’aquarium. Soudain il fonça droit sur une paroi et manqua de s’assommer, mais il n’en fut rien il fonça contre la paroi opposée et continua sans répit.

Wize [*] « Plus on tendra vers le degré 99 plus son aspect physique changera, il deviendra difforme, il perdra ses écailles, ses nageoires tomberont. Mais il restera en vie si on peut appeler ça une vie bien sûr. En revanche le degré 100, celui de l’Effroi, entraîne la mort en trois secondes. La première seconde, il cherche à fuir sa peur. La deuxième, il endure une souffrance telle que ces organes les plus sensibles explosent. La troisième, sa peur le consume et il implose. »

Le Professeur Wize avait toujours sa baguette pointée sur le poisson, un détail important c’est qu’il ne regardait pas le poisson. Cela voulait dire qu’il savait parfaitement ce qu’il faisait mais aussi qu’il n’éprouvait aucun plaisir à faire ce qu’il faisait. Et enfin s’il fixait sa classe c’était pour s’assurer qu’aucun élève ne s’évanouisse, de toutes les façons il le sentirait immédiatement. Aussitôt le poisson perdit sa couleur rouge et devint blanc et livide. Ses écailles se ramollirent et il semblait ridé. Il continuait pourtant à essayer de fuir quelque chose. Soudain le degré 100 survint et tous les élèves le comprirent et comptèrent mentalement et inconsciemment jusqu’à trois.

Le poisson allait de plus en plus vite et restait à la surface, sa queue se disloqua, ses yeux se dégradèrent, ses écailles tombèrent, et enfin il se désagrégea dans un petit bruit. Petit bruit qui eut quand même pour effet de faire tomber le gros crapaud du bureau une nouvelle fois, complètement terrifié par ce qui venait de se passer sous ses yeux globuleux. Le Professeur Wize rangea sa baguette et rangea l’aquarium à sa place, pendant ce temps il n’y avait aucun bruit dans la classe. Le vieil homme savait parfaitement ce que ressentaient ses élèves, il préserva le silence quelques instants avant de reprendre.

Wize [*] « Vous n’avez aucun ennemi à craindre mis à part la Peur. Des questions ? En tout cas moi j’en ai une. Pouvez-vous me citer certaines phobies ? »

Le Professeur Wize revint sur le devant de son estrade et s’appuya contre son bureau en attendant que des élèves prennent la parole pour poser des questions ou répondre à la sienne.

Edward Wize était toujours adossé contre son bureau sur la haute estrade. Il faisait face à son auditoire qui était composé de tous les élèves de Poudlard. Cette dérogation datait de cette année et on ne connaissait pas les raisons du vieil homme. On savait juste que la direction lui avait donné son accord et qu’il paraîtrait que cela avait un rapport avec des évènements à venir. Le vieil homme était plein d’assurance, celle-ci qu’il avait acquise depuis de nombreuses années à ce poste. Il maintenait son auditoire à l’écoute et leur enseignait dans un seul but, leur offrir toutes les cartes pour affronter leur sombre futur.

Le Professeur Wize venait de poser une question lorsque la salle de classe s’ouvrit et qu’une élève de sixième année à Serpentard y entra. Le vieil homme n’y fit pas attention à première vue. Lorsque la jeune fille fut la première à lever la main pour répondre à sa question, le regard brumeux du vieil homme se posa sur elle.

Wize [*] « Merci pour votre réponse Miss Janow mais vous devriez penser à aller voire l’infirmière plus tard, elle soigne très bien les troubles du sommeil. »

La réponse du Professeur Wize étonna sensiblement l’ensemble des élèves. Ils le connaissaient très bien et savaient que le vieil homme ne tolérait strictement aucun retard et qu’il enlevait une bonne dizaine de points pour cet acte. Mais derrière ce côté placide et imperturbable du vieil homme se cachait un côté attentif et attentionné. Il se rappelait très bien du jour où il avait reçut les parents de cette élève pour lui expliquer la situation familiale dans laquelle elle se trouvait. Et puis, même sans savoir cela, il l’aurait ressentit.

Wize [*] « Vos exemples sont bons Miss Janow. Nous allons étudier cinq phobies bien particulières et dont au moins une vous concerne forcément. »

Le Professeur Wize se détacha de son bureau et descendit le petit escalier de son estrade pour se retrouver entre les rangées de la salle de classe immense. Il déambulait les mains derrière son dos lorsque soudain Il pointa de sa baguette le tableau noir qui se trouvait au-dessus de l’estrade. Des mots s’y inscrire au fur et à mesure qu’il les disait.

Wize [*] « Agoraphobie - peur de se retrouver dans des endroits ou des situations d'où il pourrait être difficile de s'échapper ou dans lesquelles on pourrait ne pas trouver secours en cas d'attaque de panique. Claustrophobie - peur des espaces confinés. Nécrophobie - peur de la mort. Nyctophobie - peur de la nuit et du noir. Phobophobie - peur d'avoir peur. »

Il continua de marcher dans les rangs en regardant par-dessus leurs épaules pour voir s’ils ne faisaient pas de fautes d’orthographes.

Wize [*] « Il faut avouer que ce sont des peurs assez conséquentes et j’aimerai attirer votre attention, si ce n’est pas déjà fait, sur la dernière. Qu’est-ce que c’est que cette Phobophobie ? Une peur bien étrange et dont nous ne parlons que très rarement voire pas du tout n’est-ce pas ? Et bien pourtant elle nous concerne TOUS sans exception et à un très grand degré. Cette dernière peur est à la fois la plus terrible de toutes et la plus douce... en quelque sorte... PHOBOS !! »

Le vieil homme avait pointé sa baguette d’une rapidité déroutante sur un oiseau exotique enfermé dans une cage à l’autre bout de l’amphithéâtre. Un jet de lumière noir au reflet violet fondit sur lui sans qu’il n’eut le temps de s’en apercevoir. Cette fois-ci le vieil homme n’avait volontairement pas dit le sortilège en informulé.

Wize [*] « UN… DEUX… Trois… »

L’oiseau tomba au fond de sa cage, inerte.

Wize [*] « Et là plusieurs questions vous assaillissent l’esprit je suppose. Quelle est la différence entre ce sortilège et l’Avada Kedavra ? Pourquoi ce sortilège n’est-il pas interdit par la loi ? Autant de question auxquelles je vais répondre et si vous en avez d’autres n’hésitez pas. »

Le Professeur Wize fit silence un moment avant de reprendre la parole tout en marchant dans les allées de sa classe.

Wize [*] « Je dois tout d’abord vous rappelez que tout ce que nous avons vu, et une grande partie de ce que nous verrons, ne sont nullement au programme décrit par le Ministère. Et que vous êtes les premiers élèves auxquelles je donne ce genre de cours. Tirez-en les conclusions que vous voudrez. »

Le fin sourire du Professeur Wize éclairait toujours autant son visage. Il marchait dans sa classe afin de se rendre compte de l’état d’esprit des élèves alors qu’Il abordait un sujet des plus sombres.

Wize [*] « Si ce sortilège n’est pas considéré comme un sortilège impardonnable c’est justement car il ne l’est pas. Nous verrons plus tard comment le contrecarrer et vous apprendrez concrètement à le faire. En effet il peut donner la mort, mais comme je vous l’ai dit, atteindre le degré 100 n’est pas une mince chose à faire, quant à utiliser le sortilège contractant la Phobophobie, il faut que le lanceur du sort ait subit dans le passé des blessures émotionnelles très intenses afin de puiser dedans. Je vous le concède tout cela est très complexe. Lorsque je parle de blessures émotionnelles je ne parle pas forcément de la mort mais de choses bien plus alambiquées, souvent un amas d’émotion que le sujet rejette profondément. »

Le Professeur fit une pause avant de reprendre. Il savait que tout cela n’était pas simple à assimiler mais ceux qui y parviendrait y gagnerait beaucoup.

Wize [*] « En résumer pour contrôler la peur il faut qu’elle vous ait contrôlée de manière extrêmement intense à un moment de votre vie et que vous la rejeté encore et toujours. En somme une personne sereine d’esprit, qui connaît ses peurs et les régule est totalement incapable d’user de ce sortilège appelé, sortilège de Phobos. C’est un sortilège complexe, soit la peur vous contrôle et vous contrôlez ce sortilège, soit elle ne vous contrôle pas et vous êtes incapables de l’utiliser. Des questions ? »

Le Professeur Wize insistait énormément pour que les élèves réagissent s’ils ne comprenaient pas où s’ils voulaient plus de précision.

Wize [*] « Y-a-t-il un volontaire assez valeureux pour tester une expérience ? »

Le vieil homme sentit immédiatement la salle se glacer. Cela le fit sourire, pas que la peur de ses élèves le réjouissait mais plutôt par la réaction prompte des élèves. Certains s’enfonçaient dans leur chaise, d’autres devenaient livides par peur d’être désigner volontaire et certains se posaient des questions. C’était dans ces-derniers que le vieil homme savait qu’il pouvait compter pour cette expérience. Il continuait de marcher en silence dans les rangs et attendait. Une jeune fille de septième année à Gryffondor leva la main pour se proposer volontaire.

Wize [*] « Oui Miss Fidgerald, vous faites honneur à la gente féminine et de l’ombre à celle masculine… c’est parfait. »

Quelques jeunes hommes huèrent le professeur Wize à sa remarque et cela le fit rire. Le Professeur Wize monta sur l’estrade et attendit que la jeune fille vienne le rejoindre. Il fit apparaître un fauteuil de velours rouge aux bordures dorées et demanda à la jeune fille de s’y assoire. Celle-ci s’exécuta, elle semblait avoir confiance et ne pas être effrayé par l’ensemble des élèves de Poudlard qui la fixait. Le vieil homme se tenait debout derrière le fauteuil, les mains posées sur le dossier de celui-ci et se pencha légèrement pour rassurer la jeune fille. Il s’adressa ensuite à la jeune fille.

Wize [*] « Imaginez qu’à la place du poisson ce soit vous. Imaginez le chemin que vous parcourez si on gravit les degrés de la peur un par un. Les sentiments et émotions de l’homme sont extrêmement développées. Imaginez les souffrances que l’on peut faire endurer à un individu… PHOBOS ! »

Avec une dextérité impressionnante le vieil homme avait sortit sa baguette et un jet de lumière noire aux reflets violets fondit sur la jeune fille. Elle ne sembla pas du tout perturber parce qui venait de se passer, c’était à la limite comme si elle en s’en était pas aperçut. Elle resta assise sans bouger toujours aussi pleine d’entrain et de bonne volonté. Le Professeur Wize commença à marcher sur l’estrade tout en fermant de temps à autre les yeux et en commentant par petites phrases ce qu’il faisait et ce qui semblait demander beaucoup de concentration.

Wize [*] « Comme vous pouvez le voir, le sortilège est beaucoup plus dur à exercer sur un être humain que sur un quelconque animal... »

Il continuait à marcher de long en large. La jeune fille commençait à se demander ce qu’elle attendait ici, devant tous les élèves.

Wize [*] « …nous y voilà…

Le vieil homme rouvrit les yeux, son visage était impassible. La jeune fille commençait à regarder autour d’elle et semblait perdre patience. Le reste de l’auditoire retenait son souffle. Le vieil homme pointa enfin sa baguette sur la jeune fille et ne changea plus de position. Il n’y avait aucune lueur sadique dans ses yeux, il n’y avait d’ailleurs aucune lueur. La jeune fille sembla ne plus tenir en place, elle croisait ses jambes, les décroisaient… Elle croisait ses bras, les décroisait. Elle souriait moins ou en tout cas ce fut un sourire forcé. Elle évitait les regards de l’amphithéâtre, tantôt regardant le planché de l’estrade, tantôt les murs de la pièce…

Après quelques minutes elle fut parcourue de consultions et alla se cacher derrière le fauteuil. La peur se lisait sur son visage. L’auditoire était presque aussi apeuré qu’elle alors qu’il n’étai pas soumis à l’enchantement. Le Professeur Wize jugea que le degré atteint sembla bon et coup le lien magique en rangeant sa baguette dans sa poche. La jeune fille n’en resta pas moins apeuré. Le vieil homme s’approcha d’elle et la reconduisit sur le siège. Il lui tenait la main et s’accroupit à ses côtés puis finit par rompre le silence qui s ‘était installé depuis un moment maintenant.

Wize [*] « Votre amie est atteinte d’agoraphobie au niveau 35, ce qui est comme vous le voyez suffisamment élevé pour la mettre dans cet état et encore elle n’a pas atteint le degré de tolérance physique. Maintenant nous allons entre dans la notion même de Défense Contre les Forces du Mal. Celui qui contrôle la Peur est extrêmement puissant mais celui qui contrôle SA peur est encore plus puissant. Et c’est là que vous intervenez. Je vais vous donner les moyens de contrôler votre peur. La peur ne se détruit pas, elle est toujours présente, ne plus avoir peur de quelque chose est impossible. Car en espérant ne plus avoir peur de quelque chose vous angoissez déjà et vous êtes sujet à la phobophobie. »

La jeune fille tremblait toujours autant et avait replié ses genoux sur elle-même en essayant de se mettre au plus profond du siège. Elle fuyait les regards mais tenait toujours aussi fermement la main du vieil homme. En réalité la seule raison qui faisait qu’elle ne le fuyait pas comme les autres était que le Professeur Wize usait de ses irréfutables capacités à la legilimencie, mais il ne préféra pas expliquer cela à ses élèves.

Wize [*] « Maintenant Miss Fidgerald vous allez m’écouter attentivement et suivre mes instructions. Fermez vos yeux mais faîtes face à vos camarades. Vous allez les ouvrir vos yeux et les fermer quand je vous le dirai. Ouvrez-les, Fermez-les… Ouvrez-les, Fermez-les… »

La jeune fille faisait exactement ce que lui disait le vieil homme, elle ouvrait les yeux et était saisit de soubresauts liés à la peur et les fermait aussitôt pour se calmer.

Wize [*] « C’est la période d’accoutumance de la peur, cette période n’a pas pour but de réduire la peur mais de la connaître. Face à toutes peurs le contact visuel est important, vous devez toujours chercher à faire face à la peur par un contact visuel ne serait-ce qu’une seconde. Cette période est très importante. »

Le vieil homme reporta son regard sur la jeune fille qui avait les yeux fermés et repris sa ‘thérapie par la parole’.

Wize [*] « Maintenant Miss, vous allez vous rappeler un moment de votre vie où vous vous sentiez mal à l’aise dans une situation identique. Souvenez-vous d’une situation où la foule vous a fait peur… Voilà exactement comme celle-ci. »

Les élèves les plus aguerris pouvaient dès à présent se rendrent compte que le vieil homme usait de la legilimencie pour guider la jeune fille.

Wize [*] « Maintenant Miss, vous allez vous concentrer sur ce souvenir. Comparez-le avec celui-là comme si vous vouliez qu’il ne fasse qu’un. »

Le vieil homme se retourna vers ses élèves pour leur expliquer la phase suivante.

Wize [*] « C’est la phase de corrélation. Le souvenir que Miss Fidgerald a choisit est inéluctablement celui où elle a eut le plus peur, notre cerveau marche de la sorte et ce ne peut être autre. Ce souvenir est en quelque sorte l’effigie de sa peur de la foule. Dans cette phase il est utile de joindre ce souvenir avec le contexte actuel afin de venir aux sources du problème avant la dernière phase. »

Le vieil homme replongea son regard sur la jeune fille qui avait toujours les yeux fermés et qui tenait les mains du vieil homme toujours aussi fermement.

Wize [*] « Maintenant vous allez utiliser votre imagination pour modifier votre souvenir. Pour cela vous allez devoir y insérer un élément comique et dérisoire et y penser fortement afin de le remodeler. Voilà exactement comme ceci, très cocasse Miss Fidgerald, maintenant ouvrez les yeux… »

Durant cette phase un léger sourire s’était installer sur le visage de la jeune fille et elle ne tarda pas à rouvrir ses yeux et à retrouver la fraîcheur qui la caractérisait. Elle semblait un peu perdue mais le sourire était accroché à ses lèvres et son teint était redevenu éclatant. Le vieil homme lui lâcha la main et lui demanda de rejoindre sa place après l’avoir remerciée pour son courage.

Wize [*] « Cette dernière phase est celle qui tourne en dérision la peur. Le comique est la seule arme face à la peur, la seule et unique véritable arme. Miss Fidgerald n’est pas pour autant immunisée contre l’agoraphobie mais elle a réussit, avec un peu d‘aide, à ramener cette peur à son degré normal qui, chez elle, doit se trouver au niveau 3 selon moi. J’espère que vous avez bien noté toutes les phases de ce processus car il est très important, pas facile à réaliser surtout seul mais vous avez les clefs en main. Sachez qu’il n’est pas obligé d’être soumis au sortilège de Phobos pour utiliser ce processus de défense, face à n’import quelle situation de peur vous pouvez l’utiliser. Cela n’annihilera sans doute pas la peur comme il y a quelques instants mais ça vous permettra de vous calmer et d’être plus apte à gérer la situation lors d’un affrontement certain. »

Le Professeur Wize fit disparaître le magnifique fauteuil et avait retrouvé son visage souriant et mystérieux à la fois.

Wize [*] « Comme vous l’avez remarqué l’imagination à jouer un rôle important lors de la dernière phase, celle-ci sera également un point important de notre prochain cours. Voici vos devoirs spécifiques à chaque année, ne vous trompez pas. Le cours est terminé, merci à tous. »

Et c’est au dernier mot exactement du Professeur Wize que la cloche sonna la fin du cours, les élèves prirent en note leur devoir qui s’étaient inscrits sur le tableau noir tandis que le vieil homme s’était assit à son bureau et rangeait divers papiers. Le vieil homme était content de son cours, tout s’était bien passé et il voyait bien que les mœurs étaient largement adoucis dans ce genre de situation…

[*]Devoirs du Thème : La Peur et l’Effroi[*]

Les cours ne se feront pas de manière RP. Le Professeur Wize postera le cours du thème étudié et toute l'interactivité résidera dans les devoirs qui auront eux-même une manière très spécifique de fonctionner..

N'oubliez pas de consulter le Fonctionnement des Devoirs de DCFM.

Premières & Deuxièmes années :
Vous décrirez de manière détaillée les différents degrés de peur ainsi que les phases de sa résolution.

Troisièmes & Quatrièmes années :
En quoi le fait que l’être humain soit l’être le plus doté en sentiment fait de lui un être plus assujettit à la peur ? Est-ce un avantage ou un inconvénient pour l’homme d’avoir plus de peur (au sens numérique du terme) que l’animal qui lui est dominé par son instinct ? En liant les deux questions vous répondrez par une réponse argumentée.

Cinquièmes & Sixièmes années :
Vous montrerez dans une argumentation détaillée en quoi le ridicule est utile face à la peur. Etayez votre réponse en usant d’une expérience que vous avez réalisez lors de votre troisième année (indice: depuis vous n'ouvrez plus les armoires de la même façon). Puis de manière plus brève, vous montrerez en quoi la peur peut être bénéfique ?

Septièmes année :
Celui qui contrôle la peur est très puissant, mais celui qui contrôle sa peur l’est encore plus. Discuter autour de cette réflexion.

Merci de votre attention et Bon Courage. Vous pouvez rendre ce devoir quand vous le souhaitez, même si un autre cours est déjà commencé.

Professeur Wize.