I am Phoenix's smirking revenge [PV]

=| Openning |=

Elle regarde l'archos sans lui attacher la moindre attention. Elle penche la tête sur celui-ci, essayant tant bien que mal de le protéger de la pluie qui tombe. Mais rien à faire, la pluie est là, doucement s'insinue dans les boucles brunes de la jeune sorcière. Elle le fixe, mais n'est pas sur terre. Un éclair déchire le ciel, elle sursaute et laisse tomber l'appareil dans la boue du parc. Elle se jette à genoux pour le récupérer, et une fois dans ses mains, elle se met à courir vers les arbres, sans pour autant se presser. Elle n'a plus l'envie, plus rien ne semble la préoccuper...

Nouchka n'est pas là, il ne s'en rend pas compte. Il n'est plus là... Il ne s'occupe plus d'elle, et elle ne veut pas être un poid pour lui et ses études de futur Ministre de la magie. Non. Elle ne veut pas lui causer du tord ou de la tristesse. Qu'il ne s'occupe pas d'elle, elle ne veut plus être aidée. Doucement, elle s'assoit sous le grand ébénier et ramène ses genoux contre son torse, rallumant alors l'archos, encore mouillé. La chanson reprend alors, et sonne encore dans son esprit. La douce mélodie des Rolling Stones lui fait du mal pourtant. Dans deux jours, le bal s'ouvrira... Nouchka a invité une fille, mais Misha pas. Elle ne veut pas y aller, et encore moins seule, sachant que son frère l'esquivera pour rentrer dans sa putain. Non, très peu pour elle.


Si seulement quelqu'un était là pour le lui dire... Mais dans cet état, sous un arbre, dans le parc, secoué par la pluie et par les éclairs violents, qui viendra ? Personne, sûrement. Non, personne ne s'appelle Mike, et Misha n'est pas Angie. Evidemment. Elle est seule, et personne ne l'aime. Elle ne s'en soucie pas, elle n'aime personne, à part lui. Lui aussi l'aime... C'est sûr, mais il ne le dit pas, c'est tout. Lui est tout, comme l'autre lui. Il y a deux lui. Lui, le bien, et lui, le mal. Lui le mal ne l'aime que pour sa baguette. Lui le bien l'aime pour autre chose... Mais pas pour ça. Lui l'oubli ces temps-ci, car Misha est méchante, et elle le sait.

Mais il lui rend bien, d'un sens. Voilà qu'une larme dévale sa joue, elle rentre sa tête dans sa veste, une de ces longues vestes noirs au col haut, l'un de ces manteaux que seules Dante où les héros de Trigun peuvent porter. Assez fantaisiste, mais noire, comme dans l'âme. La chanson se finit et on zappe... Encore un truc de zappé. Et elle reste blasée. Que dire ? Que faire ? Rien ? Elle lève les yeux et une silhouette se dessine... Au même moment, une autre chanson démarre. Elle aurait voulu se lever, éteindre ce foutu archos et se barrer en courant. Mais pas la force... Plus le courage... Et puis, il faudra bien à un moment se confronter à lui, non ?


Elle détourne le regard, elle n'a pas envie de le voir, pas lui. Non, pas maintenant alors que ses yeux sont rougis par les pleurs, alors que ses lèvres sont violacées par le froid et que son coeur bat... Saleté de coeur. Si seulement il n'était pas con, si seulement il était serpentard, si seulement il était sang pur, si seulement... Il n'existait pas.

|[XxX]|

Dear Daddy,


J’ai vraiment hâte de me tirer d’ici. Les gens sont jetés. En toute sincérité, on aurait pu faire comme si nous n’avions jamais rien vu? J’aurais pu entrer à l’université, là. Imagines-toi un peu à la cérémonie de remise. Fier car ton fils décroche son diplôme. Au lieu de ça, je suis ici. Je crois que je préfèrerais encore être placé dans un sanatorium. Tu vois? Je commence à en avoir marre de jouer avec une baguette, surtout que ça ne m’apprend pas à être un chef d’orchestre. Enfin, je ne vais pas te parler de trucs magiques sinon tu vas encore m’envoyer promener, déjà que les hiboux voyageurs ne sont pas à ton goût. Bref…

Comment va la vie là-bas? Comment va Cualey? Est-ce qu’elle mange de nouveau? Son état de santé s’est-il amélioré? Elle est sortie de sa dépression? Quoi d’autre? Comment marche la ’boutique’? Et… C’est marrant, mais à par te questionner sur Cualey c’est le seul truc que j’ai à te dire. Elle est un peu le dernier lien entre nous en fait… C’est triste, non? On ne dirait pas vraiment une lettre d’un fils à son père…

Réponds à ton cinglé de fils, avant qu’il tente un suicide au Reynolds.
Aaron [Phoenix, hein.].

[PS:: Y’a même pas de Reynolds ici.]

|[XxX]|

La plume quitta le papier délicatement, sous le regard concentré de Phoenix.

Assis contre le tronc d’un arbre, protégé d’un après-midi ensoleillé par ses feuilles, le jeune homme relisait les très vulgaires lignes qu’il venait d’écrire. Ce que ça pouvait être merdique. Ca ne valait pas le coup de dépêcher une chouette pour apporter ‘ça’ à Natthan Phoenix. Pauvre chouette qui se casserait le trognon à voler pendant des heures et des jours pour une lettre à laquelle Natthan ne ferait pas suivre, et de plus une lettre qui ne méritait pas cette appellation. Non, Aaron ne pouvait pas être cruel envers les animaux. Pauvre chouette…


Le jeune homme examina de nouveau la feuille de papier blanche qui se trouvait noircie par quelques lignes bien appliquées. Il était vrai qu’Aaron avait toujours rêvé d’entrer à l’université. Et il aurait pu, s’il n’était pas ici. Enfin il ne lui restait plus beaucoup de temps à reste ici. Cependant se dire que d’autres avaient une scolarité et une éducation qui ne tournaient pas autour des baguettes magiques et des sortilèges le faisait enrager. Ils en avaient de la chance… Pas de complications, enfin ça ils ne le savaient pas, mais s’ils avaient été des apprentis David Coperfield, ils auraient probablement pensé comme Aaron. D’ailleurs… Le jeune homme quitta ses préoccupation un instant… David Coperfield… Sorcier ou imposteur? John Travolta dans Phenomenon… Sorcier ou acteur? … Cette pensée que les sorciers aient investie le monde du show-business le fit trembloter. En attendant restait le problème de la lettre. Cette lettre qui ne servait à rien. Fallait-il tout de même l’envoyer, histoire de dire ‘Hey, Papa, tout va bien ne t’en fais pas’ ou bien la déchirer histoire de ne rien dire du tout. Si Natthan se souciais du résidu crasseux de la famille, il le ferait savoir. Dire que Natthan se moquait de son fils était exagéré, il lui faisait souvent parvenir des colis remplis de cadeaux, friandises, vêtements… Oui, Aaron était verni. Mais ce qu’il manquait à ce garçon était tout de même un peu d’affection. Dans ces colis qu’on pouvait qualifier de corne d’abondance, il y avait toujours de quoi faire plaisir, mais jamais de lettre voir de petit mot. Rien, niet, silence radio. C’était regrettable mais c’était comme ça. Les liens entre père et fils s’estompaient tellement qu’Aaron en venait à parler de Cualey. Il s’inquiétait pour elle, il l’adorait celle-là. Mais logiquement il aurait pu trouver d’autres sujets de conversation que celui-ci. C’était tout de même son père!

La réalité était pourtant bien en face du Phoenix: Père et fils perdaient le contact.


Aaron se leva d’un bond, il examina les lieux. Il n’était pas seul dans le parc, aujourd’hui. Il voyait des têtes un peu partout. Des petits groupes comme des solitaires. Dieu bénisse les jours sans cours. On pouvait se relaxer dans le parc à volonté, ou carrément ne rien faire, d’autres aimaient travailler également. Chacun s’adonnait à son passe-temps favori. Le jeune homme plia machinalement le morceau de papier en quatre, avant de le mettre dans sa poche arrière. Sa décision n’était pas encore tout à fait prise. Il ne savait pas s’il allait envoyer ce petit mot ou non. Pour le moment il ne voulait plus se prendre la tête avec cette histoire. Aaron se baissa, pliant les genoux et ramassa son sac qu’il mit en bandoulière, comme à l’accoutumée. Par réflexe il passa la main dans ses cheveux, histoire d’avoir l’air présentable lorsqu’il rentrerait au château. Le jeune homme se mit en marche…


C’est à cet instant qu’il cru entendre quelque chose. Comme des plaintes, ou des pleurs. Il ne pu s’empêcher de regarder à droite ainsi qu’à gauche alors même qu’il marchait. Le jeune homme se prit les pieds dans une racine, mais ne tomba pas. Il fut distrait de ses observations, le temps de frotter les jambes de son jean, par réflexe. Lorsqu’il releva la tête il tomba sur l’origine de ces pleurs. Inutile de vous traduire son étonnement lorsqu’il vu que Miss Misha Vanna Syl pleurait. Aaron écarquilla les yeux. Il tendit l’oreille pour être sûr qu’elle n’était pas morte de rire. Juste à cet instant, une pluie fine commence à tomber, et des nuages noirs apparaissent, annonçant un orage très proche. Quelle poisse! Mais ce n’est pas le plus important… MVS a donc un cœur. Elle a vraiment un palpitant, ça détruit la thèse d’Aaron qui prêtait à Misha des origines robotiques qui détruit le monde… Et elle éprouve des sentiments puisque apparemment elle se trouve en pleine crise de larmes. Wow…

En la voyant comme ça, on croyait presque qu’elle est sympathique, Aaron avait même pitié de son expression triste. L’enfoncer? Misha ne se serrait pas priver si elle était tombée nez à nez avec une jeune fille en pleurs. Mais Aaron était loin d’être comme la riche héritière. De là à lui prêter charité et à jouer le mec compatissant… Certes pas, il y avait des limites à sa gentillesse. Phoenix se décida à avancer et rentrer au château avant que la pluie ne le trempe complètement. Mais lorsqu’il passa devant MVS, il ne pu s’empêcher de s’arrêter deux minutes, le temps de savoir si… Bom, premier éclair. De savoir si elle contait rester sous les arbres et finir en grillade. Certains se serraient probablement réjouis que Misha finisse ainsi d’ailleurs.





Peut-être que VMS avait tout simplement des allergies… Quoi qu’il en soit Aaron s’était retenu au dernier moment de lui demander si elle pouvait lui prêter un peu de sa bave de crapaud pour le cours de potion. C’était en soi, un bien bel effort de la part du jeune homme. Phoenix jeta un bref regard au ciel. Et il n’attendit pas la réponse de Misha pour continuer.





Phoenix annonçait implicitement qu’il allait se dépêcher de rentrer. Il alignait ses phrases à la vitesse de la lumière pour ne pas à avoir à écouter Miss Syl. Il ne tenait pas vraiment à savoir pourquoi elle pleurait. Ses intentions étaient plutôt déplacées. Phoenix se donnait bonne conscience en s’inquiétant pour elle.